Des règles européennes pourraient empêcher l’exportation de fruits péi par colis postaux

Letchis, une saison prometteuse
A partir du 14 décembre, de nouvelles directives européennes prévoient un renforcement des contrôles sanitaires des colis postaux, à l'arrivée et au départ de La Réunion. Résultat : l'exportation de letchis et de mangues pourraient être compromise en fin d'année. Explications.
Letchis et mangues absents des colis péi ? C’est ce qu’il pourait arriver d’ici la fin de l’année. A partir du 14 décembre, de nouvelles règles européennes entrent en vigueur. Elles prévoient de renforcer les contrôles sanitaires des colis postaux, à l’arrivée et au départ de La Réunion. En effet, l’Europe vient de classer l'île en "pays tiers" pour l’exportation de ces fruits vers le territoire européen.
 

30 à 40 ans d'exportation

Selon les producteurs et les exportateurs, les services de l'Etat n'auront pas suffisamment de moyens pour remplir ces missions. Des tonnes de fruits et légumes seront concernées. L'exportation de leurs letchis et de leurs mangues pourraient donc être compromise. Les ananas, eux, bénéficient déjà d'une dérogation et sont épargnés par ces nouvelles règles sanitaires. 

"La Réunion exporte des fruits depuis 30 à 40 ans, et jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons jamais eu de remontées nous disant que nous avions introduit un insecte sur le territoire de métropole", explique Guy Ethève, directeur de la coopérative agricole fruits de La Réunion, à Saint-Louis 
 
 

Des dérogations ? 

Ce jeudi 12 septembre, à la direction de l’Agriculture, les représentants de la DAAF ont rencontré ceux de la Chambre d’Agriculture et de l’ADIR entre autre. La DAAF a tenté de rassurer. Elle affirme que les services de l'Etat auront les moyens pour remplir ces missions de contrôle. Elle souhaite poursuivre les échanges avec les producteurs et les exportateurs afin que la mise en place de cette nouvelle réglementation phytosanitaire sur l’exportation de fruits impacte "le moins possible les acteurs de la filière".

Inquièts, les acteurs locaux espèrent eux obtenir des dérogations pour les fruits péi et surtout les letchis, second fruit le plus exporté après l'ananas. Selon eux, le letchi arrive en métropole en plein hiver et le risque de transporter des insectes est très limité.