Jeudi 3 février. 7h15
Le navire mauricien "Tresta Star" se signale en difficulté, puis en détresse au large de Saint-Philippe, alors qu’il affronte les conditions cycloniques liées au cyclone Batsirai.
Jeudi 3 février. 11h.
Le préfet de La Réunion met en demeure son propriétaire de faire cesser le danger. L’armateur affrète alors un moyen de remorquage stationné à l’île Maurice et prévoit d’intervenir dans la nuit prochaine.
Jeudi 3 février. Dans la journée.
Le CROSS de La Réunion mobilise d’autres moyens d’assistance en parallèle : le patrouilleur des affaires maritimes Osiris II et deux navires de commerce à proximité de la zone. Mais compte tenu des conditions météorologiques très dégradées, ils n'arrivent pas pour intervenir à temps.
Jeudi 3 février. 20h.
Une tentative de remorquage, pour éviter l'échouement du navire à la pointe du Tremblet, est entreprise, mais sans succès.
Jeudi 3 février. 21h.
Le navire s'est échoué au large du Tremblet. Onze personnes sont à bord. Le "Tresta Star" est un tanker servant à transporter des produits pétroliers. Sa longueur est de 74 mètres, sa largeur de 16 mètres. Construit en 2019, sa capacité de chargement est de 2 924 tonnes.
Jeudi 3 février. 21h30
Le "Tresta Star" est précisément sur la coulée de 2007, entre la pointe du Tremblet et la pointe du Brûlé, au Vieux Port. Il se situe dans les roches volcaniques, à environ deux kilomètres de la route nationale. Un PC opérationnel est en train d'être déployé sur la route des laves.
Jeudi 3 février. 22h.
Une tentative d'opération d'évacuation va être mise en place, mais elle est complexe et périlleuse. Les secours ont établi une ligne de vie depuis la route des laves pour mener jusqu'au navire échoué dans la roche. Ils doivent parcourir les deux kilomètres à pieds entre leurs véhicules et le littoral où s'est échoué le navire. Cette configuration rend très difficile les opérations de sauvetage. Pour le moment, aucun contact n'a été établi avec cette équipage de onze personnes.
Jeudi 3 février. 22h30.
Au fil des minutes, les moyens de secours sont de plus en plus nombreux. A ce stade, 32 personnels sont engagés : sauveteurs et équipes medicales. Les opérations de secours sont dirigées par la Marine nationale, sous la coordination du CROSS. Les équipes du SDIS, la brigade nautique de Sainte-Rose, les gendarmes du peloton de secours en montagne (PGHM), le GIGN et la police municipale de Saint-Philippe sont sur place.
Jeudi 3 février. 23h16
Selon le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, "ce pétrolier navigue à vide. Il n'y a donc à ce stade pas de risque de pollution maritime grave par hydrocarbure", écrit le ministre sur son compte Twitter.
Cyclone #BATSIRAI : le navire mauricien #TrestaStar est en difficulté et risque de s'échouer dans les prochaines heures au large de La Réunion. Je suis avec attention la situation avec le @Prefet974.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) February 3, 2022
Nos efforts se concentrent actuellement sur le sauvetage de l’équipage.
Vendredi 4 février. 0h00.
La priorité est de porter secours aux onze marins qui se trouvent à bord, mais les conditions de sauvetage sont extrêmement difficiles avec la pluie, le vent et la houle de 7 à 8 mètres, qui fait tanguer le bateau, prisonnier du récif de Saint-Philippe.
Vendredi 4 février. 0h49.
Par voie de communiqué, le préfet précise "que le navire ne transporte pas de marchandise et contient moins de 8m3 de gazole de propulsion (léger et volatile) dont la majorité devrait se disperser sans risque majeur pour l'environnement".
Vendredi 4 février. Entre minuit et 2h.
En prévision de cette "randonnée forcée" de deux kilomètres entre la route des laves et le navire échoué, les pompiers sont descendus avec des vêtements, des couvertures et surtout des chaussures adaptées pour les onze marins, qui, pour la plupart, sont pieds nus. Ils leur ont aussi apporté à boire et à manger.
Vendredi 4 février. 2h.
Les pompiers ont rejoint le navire échoué. Une techinique inédite est en train d'être mise en place : une tyrolienne entre la terre et la mer, qui va permettre d'acheminer un homme entre le bord du rivage et le pétrolier. Malgré la pluie, le vent et la houle, un pompier du GRIMP (Groupe d'intervention en milieu périlleux) a pu monter à bord et entrer en contact avec l'équipage.
Regardez le reportage de la nuit :
Vendredi 4 février. Entre 2h et 4h.
Le pompier a dû rassurer les onze marins et les sécuriser, avant de les faire descendre un à un du bateau, à l'aide d'un baudrier. L'opération aura pris du temps, sans compter que les rescapés ne parlent pas français.
Vendredi 4 février. 4h00.
Tous les marins sont descendus du navire. Il faut désormais les ramener, à pieds, dans "les grâtons", jusqu'au PC opérationnel, installé deux kilomètres plus loin sur la route des laves. Les secours avaient établi au préalable "une ligne de vie" entre ce PC et le navire échoué dans la roche.
Vendredi 4 février. 6h.
Les onze marins rejoignent la route des laves, après plus de deux heures de marche. A leur arrivée au PC opérationnel, ils sont examinés par les équipes médicales du SDIS, avant d'être transférés au centre d'hébergement du Tremblet. Au total, ce sont 47 pompiers qui ont été mobilisés sur cette opération de sauvetage.
Vendredi 4 février. Dans la matinée.
Dès le lever du jour, une mission de reconnaissance armée par une équipe d'experts (marine nationale, DMSOI, SDIS et gendarmerie) a été engagée sur les lieux de l'échouement pour apprécier et rendre compte de la situation.