Une série d’embarcations en provenance du Sri-Lanka avaient échoué à La Réunion en 2018 et 2019 déjà. A l’heure où la France et l’Europe étaient confrontées à l’arrivée de milliers de migrants en provenance d’Afrique ou des pays en guerre au Moyen-Orient, La Réunion découvrait soudain qu’elle pouvait elle aussi constituer un espoir pour des migrants prêts à faire des milliers de kilomètres et à risquer leur vie en mer dans l’espoir de trouver une terre d’accueil et une vie meilleure.
7 embarcations avaient ainsi accosté en un peu plus d’un an en 2018 et 2019 en provenance du Sri Lanka, avec à leur bord 273 migrants au total.
Que sont devenus ces migrants?
Beaucoup ont été reconduits dans leur pays, leur demande d’asile ayant été jugée irrecevable. Pour rappel, une demande d’asile ne peut être jugée recevable que si le demandeur peut prouver qu’il était persécuté dans son pays en raison de sa religion, de sa race, de ses opinions politiques, ou de son orientation sexuelle.
En revanche, comme c’est souvent le cas, il ne peut pas évoquer des raisons économiques, comme le fait par exemple de ne pas pouvoir nourrir sa famille. Sur les 273 Sri-Lankais arrivés en 2018-2019, 148 ont ainsi été reconduits au Sri-Lanka.
125 seraient toujours dans l’île. Mais une dizaine seulement a obtenu un titre de séjour. Les autres, pour la plupart, se sont vus délivrer une obligation de quitter le territoire, après que leur demande d’asile a été refusée et après avoir épuisé tous les recours. Mais, à ce jour, la préfecture n’a pas organisé leur retour.
Que va-t-il se passer pour ceux qui arrivent ?
Dans un premier temps, ils vont être placés par le préfet dans une zone d’attente, dans un gymnase ou à l’hôtel. Ensuite, ceux qui demandent l’asile auront un entretien en visio conférence avec l’OFPRA, l’Office Français de Protection des Réfugiés, pour juger si leur demande est recevable.
Si ce n’est pas le cas, ils seront renvoyés au Sri-Lanka. Et ça peut aller très vite, on se souvient qu’en février 2019, 60 migrants avaient ainsi été mis dans l’avion et expulsés une semaine à peine après leur arrivée.
Pour les autres, c’est un long parcours qui débutera : il faut souvent un an et demi, ou même deux ans, pour obtenir une décision sur une demande d’asile.