"Les Réunionnais ont des raisons d’être inquiets" (Karine Nabénésa)

NRL, continuité territoriale, aide aux communes… La Région Réunion dresse le bilan de son action en 2017, à l’occasion de son assemblée plénière, ce vendredi. Karine Nabénésa, élue de l’opposition, n’a pas la même lecture du compte administratif défendu par la majorité régionale.
« Quand on écoute Didier Robert, on a l’impression que tout va bien. Mais quand on lit le compte administratif, on se dit que les Réunionnais ont des raisons d’être inquiets » affirme la conseillère du groupe La Réunion en Marche. « Les investissements sont en chute libre, les dépenses de fonctionnement explosent, les recettes fiscales augmentent de plus de 20% » Son calcul : 200 M€ en moins pour la collectivité.



Double peine

Pourtant, la croissance augmente. Mais Karine Nabénésa prend un exemple : l’augmentation de la taxe sur les cartes grises, « une double peine pour les Réunionnais, plus ou moins contraints de prendre leur voiture. La Région a encaissé plus de 3 M€. Ça correspond à la facture qu’elle a payée pour faire la fête en 2017, pour un train de vie extrêmement luxueux. »

Investissements en trompe-l’œil

39 M€ ont été investis dans la continuité territoriale, « mais le problème de fond n’est toujours pas réglé : le désenclavement de l’île. On sait très bien que les subventions vont diminuer » selon l’élue d’opposition, qui relativise par ailleurs le plan d’aide aux communes, pour lequel la Région affiche un engagement de 50 M€ : « En réalité, elle n’a dépensé que 3,5 M€. Entre les effets d’annonce et la réalité, il y a un grand fossé. »

« Faire exister un mort »

Concernant la carrière de Bois-Blanc, Karine Nabénésa évoque le « mépris » de Dominique Fournel, élu chargé de la NRL : « Il a annoncé qu’en novembre, le préfet allait signer un arrêté, alors que l’enquête publique n’est même pas commencée. Juridiquement, cette carrière n’existe plus, suite au dernier avis de la cour administrative d’appel de Bordeaux. Je ne sais pas si à La Réunion le représentant de l’Etat peut faire exister un mort. On le verra. »

Didier Robert « orphelin »

Karine Nabénésa peut-elle se retrouver dans le même camp que le président de la Région, sachant qu’elle soutient Emmanuel Macron, dont Didier Robert se rapproche de plus en plus ? « Il est orphelin d’un parti local, il n’a plus d’assise. Il est comme un papillon qui a vu la lumière, il essaie de se rapprocher de celui qui a le pouvoir. S’il nous rejoint à ‘‘En marche’’, il nous aura donné raison. »