Le surf, autorisé sous surveillance
Ce dispositif de surveillance appelé VRR, Vigies Requins Renforcée, géré par la Ligue Réunionnaise de Surf, est principalement constitué de plongeurs en mer. Leur rôle est d'observer la présence ou non de requins sous l'eau, d'alerter en cas d'observation et d'évacuer si nécessaire." Ces vigies requins permettent aujourd'hui aux licenciés de pratiquer l'activité en toute sécurité 5 fois par semaine du mercredi au dimanche." Éric Sparton, président de la Ligue Réunionnaise de Surf.
Un dispositif oui, mais avec des limites
Pour autant, ce dispositif de surveillance VRR a " ses limites ", reconnaît le président de la Ligue. Tout d'abord, seuls les 500 licenciés peuvent en bénéficier alors que plusieurs associations militent pour qu'il soit également ouvert aux surfeurs amateurs.Au-delà, la fiabilité de ce dispositif VRR repose sur des critères complètement aléatoires comme la météo.
" Il faut trouver la bonne vague avec la bonne houle, puis il faut s'assurer qu'il y ait une visibilité d'au moins 8 mètres sur le spot choisi si on veut respecter le protocole de surveillance et surfer en toute sécurité", Eric Sparton, président de la Ligue Réunionnaise de Surf.
" 170 jours par an " au mieux...
Du coup, avec ses diverses contraintes, la pratique du surf en mode sécurisé est ouverte au mieux " 170 jours par an " uniquement et sur une poignée de spots seulement contre 360 jours par an sur tous les spots avant la "crise requin". Pour les surfeurs, c'est donc près de 3 fois moins de mises à l'eau possibles depuis la crise requin et pour la ligue de surf presqu'autant d'opportunités d'entraînements ratés.
Un avenir à construire
Les autres surfeurs, amateurs, eux, n'ont malheureusement pas l'embarras du choix. Soit ils rangent définitivement leurs planches et sont privés de leur activité. Soit ils s'équipent d'un dispositif individuel anti-requins, mais seulement s'ils ont les moyens financiers car ce sont des dispositifs assez onéreux. Soit ils bravent l'interdiction et le font à leurs risques et périls. Dans tous les cas, pour les surfeurs, ces alternatives offertes face au risque requin sont considérées comme une atteinte au principe même de liberté et d'égalité.Après 24 attaques de requins dont 11 mortelles, il y a donc désormais urgence à sécuriser tous les spots de surf de l'île de la Réunion si on veut préserver l'activité, pour la Ligue Réunionnaise de Surf, qui travaille en ce sens. L'ouverture des vigies requins à tous les usagers de la mer doit faire partie des solutions à envisager, selon de nombreux surfeurs amateurs.