Du lundi 4 à ce lundi 11 décembre 2023, Bernadette Monnier a décidé d'enfourcher son vélo pour un tour de La Réunion, symboliquement vêtue d'un costume de prisonnière à rayures horizontales noires et blanches, représentant son enfermement dans un combat judiciaire qu'elle mène depuis des années. Elle a achevé son parcours devant la préfecture ce lundi, réclamant un rendez-vous avec le préfet.
A l'origine, ce morceau de terrain à la Rivière Saint-Louis sur lequel ses voisins auraient pris leurs aises, selon la gramoune. "Ils ont fait le plan de bornage avec un chemin sur mon terrain, en posant les bornes au milieu de ce chemin, elles font 1,25m chacune. Ca fera 4 ans le 13 mars qu'ils ont érigé le poteau, et que je ne peux plus sortir. Je suis obligée de louer un véhicule. Je continuerai à me battre", explique Bernadette Monnier.
Jusqu'ici, la retraitée a perdu tous ses procès jusqu'à la cassation. D'après elle, même les titres de propriété ne sont pas respectés.
Plusieurs soutiens dans son combat
Dans cette bataille, elle a été rejointe par d'autres citoyens en faveur de "la réhabilitation de l'état de droit" disent-ils, notamment ceux du collectif "Les révoltés du 974".
Xavier Fontaine, un autre de ses soutiens, dénonce également cette situation ubuesque. "Le juge n'a pas la compétence technique, et tout se base sur le rapport du géomètre, on se demande si ce dernier a vraiment réfléchi parce qu'on se retrouve dans une situation très bizarre où deux personnes se retrouvent enclavées au final", commente-t-il.
Bernadette Monnier a encore quatre procédures judiciaires en cours au pénal et au civil, à l'encontre de ses voisins, des services de l'urbanisme de la mairie de Saint-Louis, et du géomètre qui a réalisé le bornage qu'elle conteste.