Saine financièrement, la CCIR doit renforcer son appui aux petites entreprises, estime la CRC

La Chambre régionale des Comptes de La Réunion a rendu son rapport sur la CCIR. En relativement bonne santé financière, la chambre consulaire doit cependant revoir son modèle économique et renforcer son accompagnement auprès des petites entreprises réunionnaises.

Situation financière plutôt saine pour la CCIR, note la Chambre Régionale des Comptes. Malgré tout la CRC appelle la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion à la vigilance car ses recettes et ses investissements ont beaucoup évolué ses dernières années.

La Chambre Régionale des Comptes de La Réunion a publié hier, lundi 17 février, son rapport d’observation sur la CCIR. Outre le fait de souligner le besoin " crucial " de mise à jour des listes électorales, incriminées dans l’annulation des élections fin 2021, la CRC fait état d’une santé financière saine de la Chambre économique.

  

Une nouvelle stratégie financière

Elle souligne que la stratégie financière de la CCIR a " beaucoup évolué " depuis plusieurs années déjà. Malgré la perte de la gestion d’équipements tels que les ports et l’aéroport, la Chambre a su conserver sa capacité d’autofinancement.

Son résultat net présente tout de même une baisse " importante et constante " depuis 5 ans, passant de 10,86 millions d’euros en 2019 à 1,47 million d’euros en 2023. Elle est due à la baisse des produits exceptionnels, à savoir en grande partie des cessions d’actifs, du fait de sa nouvelle stratégie. Les recettes ont ainsi été réinvesties dans de " l’immobilier rentable ", dont la mise en œuvre et les gains prendront néanmoins " plus de temps que prévu ".

Reste que le pôle économique de la CCIR, excédentaire jusqu’en 2021, confirme en 2023 un déficit esquissé en 2022, indique la CRC, malgré une hausse du subventionnement local.

  

Le pôle formation se porte bien

Les résultats du pôle formation sont en hausse, souligne la Chambre régionale des comptes. Une hausse constante, en raison de la forte augmentation du nombre d’apprentis entre 2019 et 2022. Les résultats passent ainsi de 430 000 euros à 2,12 millions d’euros en 2023.

La CCIR propose plus de 60 formations dans trois filières : tertiaire, technique et hôtellerie-restauration-tourisme. Elles sont réparties sur 5 sites stratégiques, à Saint-Denis, Sainte-Clotilde, Le Port, Saint-Gilles-les-Hauts et Saint-Pierre. 1 600 apprentis ont été reçus par la chambre consulaire en 2023, 170 étudiants en formation initiale et 3 000 stagiaires en formation continue.

Le nombre de contrat d’apprentissage semble en revanche stagner en 2023, du fait de la réduction de leurs niveaux de prise en charge par France compétences. Cette réduction a représenté en 2022 et 2023 une perte de 1,1 million d’euros par an.

Un effet de saturation lié à la multiplication de l’offre concurrente sur le territoire est aussi relevé. Cette offre concurrente a également court en matière d’appui aux entreprises. Elle impose donc à la CCIR une tarification contrainte.

 

Renforcer l’appui aux entreprises

La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion participe à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de développement économique. Elle promeut la croissance de l’emploi, l’aménagement et l’attractivité du territoire par son appui de proximité aux entreprises et son soutien à la formation initiale et continue.

La Chambre régionale des comptes souligne la présence forte de la CCIR lors des créations, des transmissions ou des reprises d’entreprises, mais note une action " moins prégnante " sur l’accompagnement individuel continu des entrepreneurs, généralement pour les entreprises en difficultés.

La CRC estime que " la chambre consulaire gagnerait à se positionner pleinement sur ce créneau stratégique pour le développement économique de l’île ", " composée essentiellement des très petites entreprises ", très sensibles aux fluctuations économiques.

Enfin, depuis quelques années, la CCIR a été amenée à s’investir pleinement dans la gestion de crises, quand bien même cela ne relevait pas de son rôle. Si le financement entre dans le champ de la taxe pour frais de chambre, cette dernière n’est pas calculée en fonction de ces missions. La Chambre régionale des comptes suggère donc à la CCIR de rendre plus cohérent son modèle économique.