Après deux jours sans nouvelles, Tharouata Madi parvient enfin à joindre son frère dimanche 15 décembre, au lendemain du passage dévastateur de Chido sur l'île de Mayotte. Habitante de la Cité Fayard à Saint-André, cette mère de famille désespère d'avoir des nouvelles de ses deux enfants, partis en vacances chez leur tante dans l'île aux parfums vendredi.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Une zone de guerre"
Ce proche qu'elle parvient finalement à contacter ne lui apporte pas de nouvelles rassurantes. "De tous les cyclones que j'ai vus, même à La Réunion, celui-là, c'est sans égal", raconte l'homme au téléphone. "On dirait une zone de guerre. Tous les poteaux, il n'y a plus de courant, il n'y a plus d'eau, tout est fermé, on a l'impression que c'est la fin du monde."
"J'ai vu des frigos voler comme des jouets"
"Tout est au sol, les routes sont bloquées par les arbres, les services techniques n'arrivent pas à déblayer. Même les maisons en dur, il y en a qui se sont effondrées, c'est incroyable. Et les maisons en tôle, aucune n'a résisté. J'ai vu des frigos voler comme si c’étaient des jouets...", décrit-il encore. Lui non plus n'a pas de nouvelles de ses proches vivant dans d'autres villages que le sien.
"Je suis très, très inquiète"
"Je suis très, très inquiète, ça fait deux jours que je dors sans dormir, pour l'instant je n'ai pas de nouvelles de mes enfants, de ma maman", s'angoisse Tharouata, alors que son frère estime "qu'il n'y aura pas de communications avant trois-quatre jours."
Daou Chadhuli lui, n'a plus eu de contact avec sa femme et ses cinq enfants depuis samedi midi. Il est d'autant plus inquiet que lui-même ne juge pas sa maison de Mayotte "très solide."
"On demande à Dieu d'aider les gens"
Lors de son dernier appel, il a tenté de rassurer sa famille et dispensé quelques conseils. "Si un voisin vous propose de venir chez lui, vous y allez, il ne faut pas rester là, ne restez pas tout seuls", raconte-t-il.
Depuis, plus de nouvelles. Et Daou ne peut rien faire d'autre que prier, en espérant les siens en vie et à l'abri. "On demande à Dieu d'aider les gens qui sont là-bas, parce que c'est très grave", dit-il encore.
"Il n'y a pas de réseau"
Délégué de Mayotte à La Réunion, Mohamed Elanrif Bamcolo est dans la même situation. Invité du JT de Réunion La 1ère, il souligne cette difficulté à pouvoir joindre ses proches.
Regardez l'intervention de Mohamed Elanrif Bamcolo sur le plateau du JT de Réunion la 1ère :
"Il n'y a pas de réseau, pas de nouvelles de la famille en dehors de Mamoudzou. Ce n'est pas possible d'avoir des contacts avec les êtres chers."
Ce représentant de la communauté mahoraise à La Réunion trouve refuge dans l'action. Cet après-midi, il réunit à la Maison de Mayotte les associations culturelles, pour envisager quelle aide apporter à leur département d'origine.
"Tous les dons sont bienvenus"
"C'est toute Mayotte qui est en souffrance", rappelle Mohamed Elanrif Bamcolo, invitant "toutes les associations à échanger sur l'aide que nous pouvons apporter. On voit les services de l'Etat et collectivités fortement mobilisés, et nous nous réunissions à 14h à la délégation de Mayotte pour lever des fonds et des aides, en étroite collaboration avec les associations spécialisées. (...) Tous les dons sont bienvenus."