Patrick Savatier, fondateur de Momon Papa Lé La, est décédé

Patrick Savatier
Le fondateur de l'association Momon Papa Lé La est décédé ce vendredi 27 mai 2022 d'une longue maladie. Depuis plus de vingt ans, il avait à coeur de venir en aide aux plus démunis sur l'île.

Le fondateur de l’association Momon Papa Lé La, Patrick Savatier, est décédé à l'âge de 61 ans ce vendredi 27 mai 2022. Militant associatif de la première heure à La Réunion, il a oeuvré de nombreuses années contre la précarité. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

En 2004, Patrick Savatier créait Momon Papa Lé La pour venir en aide aux plus démunis. Retour sur la vie engagée de ce militant associatif infatigable.

La veillée mortuaire se tiendra au centre funéraire de Prima dès ce vendredi 27 mai 2022, depuis 15h, et la bénédiction se fera à la chapelle du même lieu à 14h le samedi 28 mai, suivi de la crémation. 

"C'était le mentor de beaucoup de monde" 

Patrick Savatier était “extrêmement malade et hospitalisé depuis plusieurs mois”, selon Jean-Charles Nagou, encadrant technique à l’association et ami proche de Patrick Savatier. "On avait bon espoir qu'il s'en sorte, mais ce matin la mauvaise nouvelle est tombée, ça s'était aggravé", poursuit-il. 

C’est un monument de la vie associative et de l’entraide qui s’en va. On est bouleversés et sous le choc. On ne sait pas comment on va faire sans lui, parce que c’était le mentor de beaucoup de monde, c’était mon mentor à moi.  Il a sauvé des familles, il s’est battu pour que la misère s’arrête, et même s’il est au-dessus maintenant, on continuera son combat. Je l’ai vu se prendre des coups quand personne ne croyait en lui, mais lui croyait en les gens. C’était une personne très très douce et très aimante.

Jean-Charles Nagou

La réaction de Jean-Charles Nagou sur Réunion La 1ère : 

Mort de Patrick Savatier : Jean-Charles Nagou, invité du Journal

Ce vendredi matin, les proches et les membres de Momon Papa Lé La pleuraient la disparition de cet homme de convictions. "Li la beaucoup aide de moune, surtout ceux dans le grand besoin", disait Wilson, l'un d'eux. "C'est un peu grâce a li aujourd'hui ma la pu en sorte a moin", réagissait-il. 

Tristan Rodes, membre de Momon Papa Lé La que Patrick Savatier considérait comme son bras droit, est lui aussi sous le coup de la triste nouvelle. "Le fait de savoir qu'il nous a quitté, on ne sait pas ce que va devenir l'association dans les jours à venir. J'espère que de là-haut il va nous éclairer", soufflait Tristan. 

Plus de vingt ans d'action solidaire 

L’association Momon Papa Lé La, créée il y a plus de vingt ans à Saint-André, est venue en aide à de nombreuses personnes démunies. Patrick Savatier en était à la tête depuis 2004. Il avait notamment créé un gîte solidaire à Salazie pour accueillir gratuitement les personnes n’ayant aucun endroit où aller, et organisait régulièrement des distributions solidaires de meubles, mais aussi de vivres aux personnes en détresse, dans toutes les régions de l'île. 

Retour sur le parcours engagé de Patrick Savatier dans le reportage de Réunion La 1ère : 

En 2004, Patrick Savatier créait Momon Papa Lé La pour venir en aide aux plus démunis. Retour sur la vie engagée de ce militant associatif infatigable.

"Personne n'est à l'abri d'un accident de la vie", disait Patrick Sabatier. "On n'est que les vecteurs de la générosité des autres. Tous les jours on va chercher des meubles, du linge, de la vaisselle un peu partout, qu'on redistribue gratuitement", expliquait-il il y a quelques années lors d'un reportage consacré à l'action de Momon Papa Lé La et ses nombreux bénévoles sur Réunion La 1ère

Le monde ne changera pas si on vit tous chacun de son côté, comme on le fait, si on vit de ladilafé, de jalousie. Le monde ne peut pas tourner comme ça. On est arrivés au bout de ce monde.

Patrick Savatier, Momon Papa Lé La

Candidat sans étiquette en 2018

Patrick Savatier s'était aussi essayé à la politique : en 2007, il s'était présenté aux législatives dans la 5ème circonscription, réunissant 3.02% des suffrages exprimés au premier tour. 

En mars 2011, le militant associatif briguait aussi un siège au conseil général, candidat aux élections cantonales, sur le canton de Saint-André 2. 

Puis, en juillet 2018, il effectuait une autre tentative aux élections législatives, cette fois-ci sur la 7ème circonscription après la démission d'office de Thierry Robert. "Je veux être de ceux qui mettront définitivement dehors les affairistes de tout poil qui ne défendent que leurs propres intérêts. Être « le fils à papa » ou « le frère de » ne doit plus suffire pour être candidat", avait-il alors déclaré. C'est sans étiquette qu'il avait souhaité briguer le siège de député, avant de finalement retirer sa candidature et de soutenir celle de Jean-François Nativel.