C'est mardi matin qu'en plein cours, des élèves ont tiré des balles en plastique à l'aide d'un revolver factice, au lycée professionnel Jean Perrin à Saint-André. Un accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH), touché, sans pour autant être blessé, a surtout été très choqué, comme le professeur également présent dans la classe.
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"Des billes ont fusé, et il semble qu'un coup soit parti, touchant la chaussure de l'AESH. L'élève est sorti de la classe très vite pour essayer de se débarrasser de ses munitions", raconte le représentant du SNUIPP-FSU pour le lycée Jean Perrin, Didier Dufour. L'élève mis en cause pourrait faire l'objet d'un conseil de discipline. Le professeur présent et l'AESH sont tous les deux en arrêt maladie, choqués.
"Trop c'est trop"
Pour le personnel de l'établissement, "trop c'est trop". Un débrayage a donc été effectué ce jeudi matin, par solidarité et afin de réclamer davantage de sécurité et de moyens humains au sein de l'établissement. Il s'agit de "réaffirmer qu'on veut travailler dans un établissement scolaire où la sécurité des biens et des personnes est parfaitement assurée", témoigne Didier Dufour.
"On a besoin d'adultes"
Pour lui, la situation résulte d'un manque de personnels pour le suivi des élèves.
"On manque de surveillants, d'AED, d'AESH qui vont pouvoir suivre correctement l'inclusion, d'élèves relevant de différents DYS, on manque d'adultes en fait"
Didier Dufour, SNUIPP-FSU lycée Jean Perrin
Des classes "déshéritées"
Mais il y aurait aussi un problème d'orientation "par défaut", qui fait que certains élèves "n'ont pas envie d'être là, parce que ce n'est pas du tout leur voeu". Une situation qui crée des classes "déshéritées".
"La première violence, elle vient quand ils reçoivent l'avis d'orientation du collège, pour leur dire que leur place va être en CAP électricien ou en CAP ébéniste", soit les deux premières années de CAP enseignées dans le seul lycée professionnel de la ville. "Si on avait plus de personnes, on pourrait les ramener et les réorienter vers d'autres métiers, en leur disant que ce n'est qu'une étape", justifie le représentant SNUIPP-FSU.