Leur soutien au quotidien est primordial pour les personnes qui portent un handicap ou sont malades : les aidants familiaux, sont près de 50 000 à La Réunion. Pour les soulager dans leur tâche, des dispositifs et des aides existent, encore faut-il les connaître.
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
C'est afin d'informer le plus grand nombre sur le monde des aidants que s'est tenue ce samedi 6 juillet 2024 une matinée festive sur le site du marché forain de Saint-André, organisée par la Plateforme de ressources des aidants de l'Est (PRA) et le pôle handicap de la ville de Saint-André.
Portée par un collectif inter-associatif du médico-social depuis 2023, cette plateforme "regroupe tous les acteurs, du médico-social ou du droit commun, qui proposent ressources et appui aux aidants dans l'Est de La Réunion", précise Gaël Mary, directeur du pôle médico-social Est de l'ALEFPA.
Aider celui qui aide
Si un tel événement - une première à Saint-André - est nécessaire, c'est pour attirer l'attention sur la situation des aidants. "Parce que très souvent l'attention se concentre sur la personne en situation de handicap, mais derrière il y a des familles, des gens qui les aident au quotidien, ce sont les aidants", rappelle Gaël Mary.
"Aujourd'hui, le but pour nous est de mettre en avant le travail qui est fait pour que ces personnes qui aident puissent le faire dans de bonnes conditions, puissent avoir du répit pour souffler et avoir les outils pour que ça se passe au mieux"
Gaël Mary, directeur du pôle médico-social Est de l'ALEFPA
Des associations pour s'entraider entre aidants
Francette Tsiaranga, présidente de l'association pour la reconnaissance du droit à la différence à Sainte-Suzanne, est venue participer à cette première matinée festive ce samedi. Elle-même est mère d'un enfant, autiste léger. "C'est difficile tous les jours d'être là que pour lui. J'ai un autre fils, mais mon premier a pris plus de temps, l'autre a grandi un peu tout seul. Si on a une personne en situation de handicap chez soi, on est tous un peu handicapés quelque part", estime Francette Tsiaranga.
Cette expérience lui a donné envie de fonder une association, pour partager ses difficultés avec d'autres aidants. Une initiative qu'elle décrit comme salvatrice : "J'ai compris que je n'étais plus toute seule. Le fait de rencontrer d'autres personnes comme soi ça nous enlève un poids et ça nous rend la vie plus facile"
"On essaye de donner aux autres la motivation, le pouvoir d'être en vie, parce que c'est difficile d'être aidant, d'être maman, quel que soit celui qui est accompagné. On forme une seule et même famille. Donner de soi pour pouvoir aider les autres, c'est ça qui est le plus important"
Francette Tsiaranga, présidente de l'association pour la reconnaissance du droit à la différence
Un appui indispensable
"Reconnaître le statut d'aidant c'est déjà une première étape. On a toujours l'impression de pouvoir maîtriser tout seul, et au bout d'un moment on se rend compte qu'on va un peu dans le mur et qu'on ne peut pas continuer seul. On a besoin de professionnels, de gens investis et impliqués, pour pouvoir continuer à supporter cette charge"
Richard Mathile, aidant familial