Après la période de sécheresse qui a touché l’île ces derniers mois, les précipitations qui se sont abattues sur le département ont fait du bien, notamment aux jardins. Mais pour ce qui est des vergers de letchis, la donne est différente. Ces pluies intenses ont accéléré la fin d’une saison jugée mitigée par les planteurs.
Dans l’Est, fief des petits fruits rouges, on les retrouve plus souvent au pied des arbres qu’accrochés aux branches. Les dix derniers jours de pluie ont sonné le glas des letchis qui, arrivés à maturité, sont devenus extrêmement fragiles.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Au Nouvel An, le letchi se vendait à 2euros 50 le kilo. Ce dimanche, au marché forain du Chaudron, il affichait 4 à 5 euros le kilo.
Même si on va mettre à 5 euros le kilo, (les gens) vont acheter. Ils savent que nena pu. Là c’est vraiment la fin.
Une fin de saison qui n’est pas une surprise
Selon Jean-Yves Guichard, propriétaire d’un verger d’un demi-hectare à Cambourg, Sainte-Anne, ces caprices du ciel ne sont pas une surprise, surtout quand on habite dans l’Est de l’île.
Dans notre région, quand on gagne un mois de soleil, ben quand la pluie y arrive, il rattrape le temps qu’il a pas tombé.
En effet, le mois de novembre 2021 a été particulièrement sec à La Réunion. Des restrictions d’utilisation de l’eau avaient même été émises dans plusieurs communes à l’époque.
Pourtant, selon les producteurs de letchis, c’est précisément à cette époque, quand les fruits étaient encore petits que l’eau était nécessaire. A présent qu’ils sont à maturité, le trop plein d’eau les abîment, les font tomber des arbres.
Si les derniers ballots ont été récupérés pour être vendus sur les étals, dans le verger de Jean-Yves Payet, les derniers letchis sont distribués aux membres de la famille et aux amis.
Le bois de letchis, lui, est ramassé en vue d’être séché. Car, même à demi-sec, il brûle très bien et peut-être utilisé pour les amateurs de cuisine aux feux de bois.