Georges Pichan, figure emblématique de Saint-Benoît, fête ses 100 ans entouré d'anciens employés

Georges Pichan et ses anciens employés
Ce samedi après-midi, l'ancien boutiquier de Saint-Benoît, Georges Pichan, a reçu la visite de plusieurs de ses anciens employés. Ceux-ci ont souhaité venir le saluer à l'occasion de ses 100 ans, fêtés il y a quelques jours. L'occasion de se remémorer les souvenirs de l'époque.

C'est devant l'exposition consacrée à l'histoire de l'emblématique boutique Pichan que nous retrouvons ce samedi Chantal Moutalou, épouse Boyer. Cette ancienne employée de la "boutik chinoi" des Pichan, en ville de Saint-Benoît, se replonge avec nostalgie dans les photographies qui ont été affichées sur les murs de la ruelle Cécile Mavouloque à l'occasion des Journées du patrimoine il y a quelques jours. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Georges Pichan, ancien patron de boutik chinoi bien connu des Bénédictins, a fêté ses 100 ans. Ses anciens employés ont souhaité passer le saluer.

Cet après-midi, cette ancienne employée s'apprête à se rendre chez son ancien patron, en compagnie de plusieurs collègues de l'époque. Tous ont souhaité célébrer le centenaire de Georges Pichan, qu'il a atteint ce 2 octobre.

Un patron bienveillant

Une façon quelque part, de lui témoigner leur reconnaissance d'avoir été un patron bienveillant et généreux. "On avait deux jours de l'an nous ! Pour le jour de l'an créole tous les employés étaient réunis chez lui, et pour le jour de l'an chinois, madame Pichan faisait des beignets pour nous, elle nous gâtait", se rappelle Chantal Moutalou. 

La Bénédictine a passé l'entièreté de sa carrière dans la boutique des Pichan, depuis ses 17 ans. C'est dans les années 70 que Chantal Moutalou commence à travailler au sein de cette boutique en tant qu'employée "polyvalente". "Je faisais un peu de tout", dit-elle.

De la boutique en bois au supermarché

Georges Pichan a été son seul et unique patron, dit celle qui a été témoin, pendant quelques décennies, de l'évolution de l'entreprise familiale. Elle a connu la boutique en bois, ouverte en 1955 rue Bouvet, puis le supermarché en dur bien des années plus tard.

La modernité, dit-elle, n'a pas changé les bonnes relations entre le patron et ses salariés. 

 "C'était un grand patron, c'était un papa pour nous, on avait de bonnes relations avec lui. Il aidait beaucoup de monde, les clients si navé point li donnait crédit"

Chantal Boyer, ancienne employée de Georges Pichan

Reconnaissance

A l'époque, ils sont "cinq ou six employés", se souvient Chantal. Dont certains ont répondu présent ce samedi après-midi, lors du petit rassemblement qu'ils ont tenu à organiser pour marquer le coup du centenaire de Georges Pichan. 

Georges Pichan

Celui-ci, à l'arrivée de Chantal, reconnaît encore sa fidèle employée malgré les années qui ont passé depuis qu'il a pris sa retrait. Une reconnaissance, au propre comme au figuré, qui émeut la Bénédictine. "I fait plaisir voir a li aujourd'hui, i touche a moin", sourit Chantal. 

"Quelqu'un de bien"

Serge, un autre ancien, souligne lui aussi les qualités de Georges Pichan. "Le courant té passe bien, li té embête pas nou, té très gentil, très correct avec nous. C'est quelqu'un de bien", souffle-t-il. 

"Avec nous il était à l'écoute, on faisait des repas ensemble, il a beaucoup de qualités. C'était un patron formidable, mi lé très content li la arrivé à 100 ans", ajoute une autre ancienne employée, Suzelle, qui ne compte plus les "moments joyeux" qu'elle a connus lors de sa carrière à la boutique Pichan.

Fierté pour la famille

Ce n'est pas sans fierté que les enfants de Georges Pichan assistent à ces retrouvailles. "Nous membres de la famille, nous sommes très heureux que notre père soit reconnu et ce 30 ans après l'arrêt de son activité, par ses employés qui ont tenu à lui montrer la reconnaissance et le plaisir qu'ils ont eu à travailler avec lui", commente Michel Pichan. Après une distinction importante de la ville de Saint-Benoît, qui lui a consacré l'exposition ruelle Mavouloque pour les Journées européennes du patrimoine, en voici une autre, plus personnelle, mais qui compte également, fait-il comprendre. 

Une réussite "familiale au sens large"

Herland Pichan, autre fils du boutiquier, ne manque pas d'associer ces employés à la prospérité de la boutik chinoi de la famille. 

"Toute cette équipe, dit-il en désignant les employés présents, est représentative de toutes les équipes qui ont travaillé avec mon père, et qui ont permis cette réussite-là. Je tiens à les féliciter, au nom de papa et de moi-même. Ces gens-là sont tellement proches que pour nous ils font partie de la famille. Et la boutique Pichan c'est une réussite familiale au sens large". 

"Ça donne satisfaction !"

Quant au principal intéressé, cent années au compteur, n'est plus très bavard mais laisse transparaître dans un sourire satisfait toute sa fierté. "Ça donne satisfaction !", dira-t-il simplement. Une satisfaction visiblement partagée par tous ce samedi. 

Georges Pichan

Pour rappel, l'exposition consacrée à la famille Pichan et ses boutik chinoi est toujours partiellement visible sur les murs de la ruelle Cécile Mavouloque à Saint-Benoît. La frise de papier revient sur les 150 ans d'histoire de la famille, de l'arrivée du grand-père de Georges Pichan, déjà président de l'association des commerçants chinois au XIXème siècle, jusqu'au développement de leur activité qui perdure à Saint-Benoît encore aujourd'hui.