Deux semaines à peine après la rentrée scolaire, un professeur a été agressé par un élève de 1ère. Les faits se sont déroulés hier, jeudi 1er septembre, au lycée professionnel Patu de Rosemont à Saint-Benoît.
En cours de mécanique, l’élève, qui s'est endormi à la première heure de cours, est invité à quitter la classe. Ce dernier revient à la troisième heure. L'enseignant lui demande de présenter ses excuses. Le lycéen s’emporte et s’en prend physiquement au professeur en lui donnant deux coups de poings en plein visage. L’enseignant a porté plainte. Il ne retrouvera pas ses élèves avant un mois.
L’élève, lui, a été exclu à titre conservatoire dans l’attente du conseil de discipline. Il a été entendu par les gendarmes.
Le reportage de Réunion La 1ère :
"L'élève sera certainement exclu"
L’agression s’est produite hier après-midi, alors que l’établissement était sous surveillance des gendarmes le matin, dans le cadre "d’Ekol Trankil". L’opération est destinée à lutter contre toutes les formes de violences et de délinquances scolaires en accentuant la présence des forces de l’ordre devant les établissements scolaires. Pour Jean-Louis Nirlo, professeur et le représentant syndical SNUP-FSU dans l'établissement, "cette agression n’a aucun lien avec cette opération. Les forces de l’ordre sont présentes depuis le début de l’année. Il s’agit d’un cas isolé dans le sens où l’élève n’avait pas la ferme intention d’agressé le professeur, en tout cas, je l’espère". Avant d’ajouter que "l’élève sera certainement exclu".
Le représentant syndical SNUP-FSU pointe également du doigt le fait que l’élève, s’il est exclu, "va terminer sa scolarité dans un autre établissement. Cependant, nous, on va accepter un autre élève dans le lycée qui aura peut-être commis des faits similaires, voire pires. C’est la chaise musicale" souligne-t-il.
Le professeur agressé soutenu par ses collègues et les syndicats
Suite à ce nouvel acte de violence au sein de l’établissement et en soutien à leur collègue, les professeurs ont débrayé ce matin. Un débrayage d’une heure, "par solidarité avec notre collègue mais aussi pour sensibiliser les élèves dans la cour" explique Jean-Louis Nirlo, professeur et représentant syndical SNUP-FSU dans l’établissement.
Les syndicats condamnent cette agression. Le SNALC demande une mobilisation de tous les partenaires et la mise en place de moyens supplémentaires. "Il faut une classe spécifique pour accompagner ces jeunes qui sont en grande difficulté scolaire" déclare Théolaine Robert, déléguée syndicale SNALC Bassin Est.
Le Syndicat National Unitaire de l’Enseignement Professionnel, SNUEP, et sa fédération, la FSU, apportent également leur soutien au professeur agressé. "Ce n’est hélas pas la première fois que ce lycée est le théâtre d’actes de violence. Les incivilités, les agressions verbales ou physiques sont hélas de plus en plus fréquentes dans les établissements scolaires" a réagit le syndicat. Avant d'ajouter que même si "les opérations de fouille de sacs par la police à l’extérieur des lycées sont bien sûr utiles, elles sont insuffisantes pour faire face aux faits de violence qui se passent à l’intérieur des établissements et encore davantage à l’intérieur des salles de classe".
Le SNUEP et la FSU "regrettent que les alertes qu’ils portent depuis des années auprès des instances académiques n’aient jamais abouti à des mesures à la hauteur des enjeux pour aller vers le dialogue et l’apaisement dans les rapports entre les élèves et les personnels".