Trafic de drogue : Patrice Selly demande un renforcement des douanes à La Réunion face à un "tsunami blanc"

5 kilos d'ice ont été saisis avec un ressortissant américain
Augmentation du trafic de drogue, du nombre de saisies, mais baisse des effectifs des Douanes à La Réunion. Le maire de Saint-Benoît monte au créneau pour que davantage de moyens soient donnés à la lutte contre le trafic de drogue. Les syndicats poussent dans le même sens.

Le maire de Saint-Benoît, et président du parti Banian, demande le renforcement des effectifs des douanes pour lutter contre le trafic de drogues. Un service insuffisamment pourvu pour faire face au "tsunami blanc", selon Patrice Selly.

Force est de constater que les stupéfiants entrent en masse par la voie aérienne ou maritime sur le territoire réunionnais, et que dans le même temps, les effectifs demeurent insuffisants dans les ports et dans les aéroports.

Patrice Selly, maire de Saint-Benoît et président du Parti Banian

  

Augmentation des saisies

En 2024, plus de 50 kg de cocaïne ont été saisis et 172 000 cachets d’ecstasy ont été interceptés contre 76 000 en 2023. Patrice Selly évoque une structuration du trafic de stupéfiants à La Réunion ces dernières années, qui " touche tous les milieux sociaux sans exception ", dit-il.

" Il est donc urgent de renforcer les moyens humains et matériels adaptés pour répondre de façon plus efficace à un problème structurel ", ajoute le maire de Saint-Benoît.

Une hausse significative que confirme Maxime Bras, secrétaire régional de la CFDT Douanes Réunion.

Trafic de drogue itw Maxime Bras, secrétaire régional CFDT Douanes Réunion ©Réunion la 1ère

  

Manque d’effectifs douaniers

La problématique qu’on a en particulier à La Réunion, c’est que nos effectifs douaniers sont largement insuffisants. Nous sommes submergés par ces trafics, et également nous manquons de spécialistes. 

Maxime Bras, secrétaire régional de la CFDT Douanes Réunion

  

Le syndicaliste évoque le manque de maîtres-chiens, au nombre de deux pour l’ensemble du département actuellement. Il précise qu’un a été retiré, alors qu’il en faudrait au moins six " pour pouvoir fonctionner normalement ", à raison de trois en permanence à la brigade de Gillot et les autres positionnés sur les brigades du Port et de Saint-Pierre.

  

Pas de renfort de moyens humains prévu

Des revendications portées par les syndicats auprès de la direction des Douanes à La Réunion. Selon Maxime Bras, cette dernière renvoie à de arbitrages au niveau national. Le syndicaliste met en avant la logique de service publique plutôt que la logique financière.

Pour apporter la meilleure réponse à ces trafics, ça passe nécessairement par une augmentation des effectifs. Malheureusement, la consigne qu’on donne à notre directeur, comme au directeur dans l’Hexagone, c’est de faire mieux avec moins qui pour nous à la CFDT est inacceptable. 

Maxime Bras, secrétaire régional de la CFDT Douanes Réunion

  

Face à la perspective nationale de diminution de effectifs des douanes, les syndicalistes attirent l’attention des élus, en rencontrant notamment les maires des différentes communes, pour les sensibiliser sur la particularité des DOM, et de La Réunion. Ils s’appuient sur un rapport du Sénat pour cela.

 Pour le maire de Saint-Benoit, le vivre-ensemble réunionnais " dépendra de la capacité du gouvernement à entendre ce cri d’alerte" . " La lutte contre les trafics de stupéfiants doit rester une priorité de l’Etat à La Réunion ", conclut Patrice Selly.