C'est dans le quartier Marcadet en bas de la rue Maréchal Leclerc qu'a été reconstitué pour ce 20 désanm le camp Jacquot, le plus grand camp de Saint-Denis, où habitaient affranchis et engagés.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Grâce au travail de plusieurs associations, impulsé par celles du quartier Marcadet, des cases en paille ont été recréées, et une exposition a permis au public de comprendre les conditions de vie des esclaves sur ce genre de camps à l'époque.
Selon Sonia Bardinot, élue à la culture de la ville de Saint-Denis, disait toute l'importance de commémorer cette date du 20 décembre 1848 : "Nou na neuf camps à Saint-Denis, et la nou lé au camp Jacoqut. Nou lé dessu lé traces de nout bann z'esclaves, mi pens que bana lé là aujourd'hui. I fo nou koné ou sa nou sorte, i fo nou koné nout bann zancet la souffer pou nou".
"Recréer l'organisation sociale du camp"
L'objectif, selon Marie-Sophie Mira de l'association Mira Partage, était de "recréer l'organisation sociale du camp", avec son gardien, les case familiales ou pour célibataires... "C'est une histoire qui fait partie de nout vie, et nou la invite les 22 quartiers de la ville Sindni à participe ek nou à ce 20 désanm", souligne Marie-Sophie Mira.
Sous certaines des petites cabanes recouvertes de feuilles et de paille, on retrouve racines et grains secs, sous une autre, des outils, et toutes sortes d'autres objets qui faisaient partie de la vie quotidienne du camp.
A chacun son cabanon
Marie-Monique, de l'association Nord, a par exemple reconstitué l'habitation en paille d'une "matronne", qui, endossant le rôle de sage-femme, faisait accoucher les femmes sur le camp, uniquement équipée d'une bassine et d'un broc en métal.
Un autre a recréé un cabanon à outils traditionnels pour les pêcheurs, chasseurs, menuisiers, forgerons... "C'est un peu l'ancien magasinier. Les villageois viennent prendre leurs outils là et les ramènent le soir", explique Jean-Michel, lui aussi membre du tissu associatif dionysien.
Coup d'envoi du grand défilé à 18 heures
Les visiteurs eux, étaient conquis par l'ambiance du camp, qui résonnait au son des percussions et des danses traditionnelles, avant le départ du grand défilé à 18 heures depuis la fontaine Tadar jusqu'au Barachois.
Le parcours a été pensé tout exprès pour passer devant les édifices symbolisant le multiculturalisme de l'île : l'église, la pagode, le temple tamoul, ainsi que la mosquée. Des dizaines d'associations dionysiennes ont fièrement répondu présent à cet événement incontournable de la Fet Kaf à Saint-Denis. Selon la mairie, ce sont plus de 1200 personnes qui défilaient cette fin de journée dans les rues du chef-lieu.
Le traditionnel kabar du Barachois clôturera cette journée de Fet Kaf à Saint-Denis, avec sur le podium, Ti Moris, Les Tambours de Brazza, ou Maya Kamaty.