A la découverte des légumes bio et du cacao péi au Jardin de Cocagne de Saint-Bernard

Le Jardin de Cocagne à Saint-Bernard
Cette matinée du samedi 8 avril, le Jardin de Cocagne de Saint-Bernard à La Montagne se laissait découvrir lors de chasse aux oeufs, vente directe de légumes, visites guidées... Ce lieu associatif emploie 36 agents en réinsertion professionnelle, et produit une centaine de paniers de légumes bio par semaine.

Séance chasse aux oeufs pour les enfants, marché pour leurs parents... et atelier cacao pour tous ! Ce samedi 8 avril à Saint-Bernard, le Jardin de Cocagne de Saint-Bernard à la Montagne accueillait le public lors de portes ouvertes, tout spécialement pour Pâques.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Selon Alain Stéphan, responsable du Jardin de Cocagne, il s'agit de "faire découvrir le maraîchage bio et la diversité des fruits et légumes qu'on fait". "On présente à nos visiteurs la préparation d'une planche de culture et la plantation sur le jardin. On veut montrer que la culture bio c'est souvent manuel, non mécanisé, avec du paillage et un intrant, souvent le fumier", poursuit-il.

5 hectares pour la production maraîchère

A longueur d'année, les 5 hectares de cette exploitation et les 1000m2 de serre produisent une centaine de paniers bio par semaine. Le terrain est mis à disposition par la ville de Saint-Denis, et le lieu est géré par l'ALIE, association dédiée au développement de l'insertion par l'activité économique sur le territoire nord.

36 agents en insertion

Au-delà de la production maraîchère, le lieu a une vocation d'insertion sociale et professionnelle : il emploie 36 agents en insertion, dont 5 personnes pour l'encadrement, afin de les réinsérer. Il propose aussi aux particuliers, pour une vingtaine d'euros à l'année, de venir cultiver leurs légumes au sein d'un jardin partagé. Pour découvrir toutes ces activités, des visites guidées du Jardin de Cocagne étaient organisées toute la matinée, et d'autres auront lieu en juin. 

Une des visiteuses du jour elle, est tout à fait conquise par le concept. "Ce qui anime les gens ici c'est ce contact avec le vivant et cette conscience qu'on arrive au bout de cette société de consommation et qu'il va falloir se nourrir autrement", commente-t-elle.  

Le cacao péi en invité d'honneur

Pâques oblige, le lieu accueillait aussi l'association Cacao Péi, qui depuis une dizaine d'années relance et fait la promotion de la culture du cacao à La Réunion. Aujourd'hui, du cacao réunionnais, il en pousse dans le Sud, dans certains endroits de l'Ouest, mais aussi dans les secteurs où il avait été historiquement planté au 18ème siècle. A savoir dans l'Est, vers le Bourbier, l'Abondance, Saint-André, explique Simon Vienne, secrétaire général de l'association Cacao Péi. 

Une culture arrivée à La Réunion en 1777

Car fut un temps où les cabosses de cacao étaient cultivées à La Réunion, amenées ici par Joseph Hubert en 1777. Dans les années 1880, on en trouvait entre 150 et 200 hectares, et plus tard, une usine dans le Bas de la Rivière à Saint-Denis transformait même les fèves en chocolat ! 

Pour l'association Cacao Péi, il y a un réel intérêt à relancer le chocolat réunionnais, d'autant que, comme le rappelle Simon Vielle la variété cultivée ici, la criollo, est rare et ne représente que moins de 2% de la production mondiale de cacao. "Nou consomme un peu plus de 4kg de chocolat par personne à La Réunion, et na un attrait fort pour la transformation locale et artisanale", fait valoir le secrétaire général de l'association.