A Saint-Denis, quatre lignes de bus de la Citalis suspendues ce mardi après une série record de caillassages

Un bus du réseau Citalis à Saint-Denis
Ce mardi 31 octobre, la Sodiparc a décidé de suspendre les lignes 11, 13, 14 et 23 du réseau de transports de la Citalis, à Saint-Denis. Depuis trois semaines, pas moins de 35 bus ont été caillassés par de jeunes individus. Une situation qui devient problématique.

C'est une première mais pour les responsables de la Sodiparc, la société gestionnaire du réseau Citalis, la situation est telle qu'il a été décidé de suspendre l'ensemble des services habituellement prévus sur les lignes 11, 13, 14 et 23 à Saint-Denis, ce mardi 31 octobre 2023.

35 bus caillassés en trois semaines

La nouvelle annoncée hier fait suite à la série de caillassages sans précédent observée durant ce mois d'octobre. Les derniers faits remontent d'ailleurs à la soirée du lundi 30 octobre. Un bus de la ligne 11 a à nouveau été la cible de jets de galets, vers 18h25. 

"C'est un phénomène qui existe depuis toujours mais il y a eu une forte augmentation récemment", indique Nicolas Rupert, directeur général délégué à la Sodiparc. "En trois semaines, on a eu plus de 35 faits de caillassages, dont plus de la moitié sur le secteur de Montgaillard".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Plus de 35 bus caillassés à Saint-Denis en trois semaines : la situation devient alarmante sur le réseau Citalis ©Réunion La 1ère

60 000 euros de dégâts

Le responsable de la Sodiparc pointe du doigt deux zones particulièrement concernées par les caillassages. "La première correspond au secteur de Montgaillard, du Moufia et de la Chaumière, et la seconde  concerne le secteur de Saint-Jacques, en ville de Saint-Denis", précise-t-il.

Et les dégâts se chiffrent aujourd'hui à plus de 60 000 euros, principalement pour le remplacement de vitrages. "Les vitrages sont très compliqués à acheminer à La Réunion. Tout arrive par bateau, ça prend un mois et demi. J'ai donc des véhicules qui peuvent être immobilisés", indique encore Nicolas Rupert.

L'un des bus du réseau Citalis caillassé au cours du mois d'octobre

Près de 2 000 usagers impactés

Les lignes 11, 13, 14 et 23 sont fréquentées par 1 500 à 2 000 Dionysiens tous les jours. "Pour l'instant, on est capable de remplacer les véhicules mais très rapidement, on va atteindre un point où ça ne sera plus possible. L'offre de services va ainsi être réduite", prévient Nicolas Rupert.

Les conséquences sont dramatiques sur le réseau parce que pour une dizaine de jeunes qui caillassent, j'ai 3 000 à 4 000 personnes qui sont impactées, et notamment des personnes qui n'ont pas de véhicule pour aller au travail le matin. 

L'un des bus du réseau Citalis caillassé au cours du mois d'octobre

Des conducteurs de bus "inquiets"

Le cadre de la Sodiparc rapporte également un nombre croissant de salariés déclarés en accident du travail. "Des conducteurs et conductrices qui ont peur d'aller travailler sur ces zones-là".

"Moi, ça fait plus de vingt ans que je suis là et c'est vrai que ça existait déjà auparavant mais là, ça nous inquiète beaucoup", confie pour sa part Jean-Hugues Dijoux, chauffeur. "On est bouleversé, on travaille avec le stress, c'est très compliqué pour nous surtout que ça dure".

Nicolas Rupert, le directeur général délégué de la Sodiparc, déplore ces caillassages à répétition commis principalement par de jeunes individus

"La police nous soutient, mais ça ne suffit pas"

Nicolas Rupert suppose que les auteurs de ces faits sont très jeunes, "parce qu'en période scolaire, les caillassages commencent après 17h, en sortie de cours, alors qu'en période de vacances scolaires, c'est à toute heure de la journée".

La Sodiparc indique qu'"un groupement de partenariat opérationnel" a été mis en place avec les forces de l'ordre. Police nationale travaille de concert avec la mairie ou encore les associations de quartier. "La police nous soutient, mais ça ne suffit pas", déplore Nicolas Rupert.

Des bus du réseau Citalis à Saint-Denis

Des auteurs qui seraient très jeunes

"Malheureusement, ces jeunes sont beaucoup trop réactifs, estime encore le responsable de la Sodiparc. Ils connaissent parfaitement le quartier. Ils sont extrêmement mobiles. Ils caillassent et en trente secondes, il n'y a plus personne".

Nicolas Rupert en appelle à la responsabilité des parents. "Pour moi, la solution réside dans l'intervention des parents de ces jeunes. Il faudrait qu'ils puissent reprendre la main sur leurs enfants. Il y a des heures à laquelle les enfants n'ont pas à être dehors et certainement pas avec des cailloux à la main".