Certains observateurs parlent d’un troisième tour social. Après sa réélection à la présidence de la République Emmanuel Macron se retrouve à nouveau face à la contestation venant de la rue ce dimanche 1er mai, jour de célébration de la fête du travail.
Reste à savoir si la mobilisation sera au rendez-vous, et d’autant plus à La Réunion où les dernières manifestations syndicales ont été particulièrement peu suivies ces derniers mois. Reste que cette contestation populaire existe bel et bien au regard des résultats de l’élection présidentielle dans l’île, comme dans plusieurs autres départements d’outre-mer.
Quelle réponse au cri de colère des Réunionnais ?
Après avoir voté massivement pour le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon au 1er tour, c’est la candidate d’extrême droite Marine Le Pen qui a été plébiscitée localement. Un "cri de colère", ont chanté en chœur les élus locaux, qu’Emmanuel Macron ne peut pas avoir manqué.
Ce dimanche matin, la jeunesse sera présente aux côtés des syndicats. Une jeunesse qui ne veut laisser aucun répit au président réélu, soutient Rudrick Sautron, le président de l'UNEF Réunion.
Préserver les acquis sociaux
"Plus on laisse le temps au gouvernement de s’installer, plus on laisse le temps à la mise en place de nouvelles réformes, sachant que durant les cinq dernières années, on a dû faire face à des réformes qui ont cassé les acquis sociaux et beaucoup attaqué les jeunes, notamment dans l’enseignement supérieur", argumente le représentant étudiant.
Les représentants de salariés lancent également un cri d’alarme. La situation sociale à La Réunion est désastreuse pour le monde du travail, estime l’intersyndicale formée par la CGTR, FO, la FSU, le SAIPER, Solidaires Réunion, l'UNSA et la Fédération générale des retraités de la fonction publique.
Contre la retraite à 65 ans
Jacques Bhugon, porte-parole de cette intersyndicale fustige "le passage en force de la réforme de la retraite" par Emmanuel Macron. "Ils veulent faire travailler les gens jusqu’à 65 ans. Aujourd’hui, ils portent une lourde responsabilité, avec le patronat, par rapport à la situation dans les départements d’outremer".
Les syndicats entendent "construire ensemble le rapport de force pour gagner". Ils appellent tous ceux qui ont exprimé leur colère et leur sanction dans les urnes dimanche dernier à venir les rejoindre dans la rue aujourd’hui. Verdict dans la matinée.