Les allées de l’hypermarché sont désertes ce matin. Postés à l’entrée, des salariés de Carrefour Sainte-Clotilde se font entendre ce dimanche 23 avril. Depuis deux jours, ils sont en grève illimitée pour protester contre des revalorisations salariales qu’ils jugent "insatisfaisantes" dans le cadre des NAO, Négociations Annuelles Obligatoires.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Assigner pour obstruction
"Je venais chercher de quoi faire un repas pour faire plaisir à mes enfants ce dimanche midi, mais je ne peux pas faire de course", s’agace une cliente. Depuis vendredi, les grévistes dissuadent les clients d’entrer dans le magasin. Hier, samedi, l’enseigne n’a pas pu les accueillir.
Face à cette situation, la direction a décidé d'assigner les élus CFDT et UNSA en justice, mercredi prochain, pour obstruction. Huit salariés grévistes sont concernés. "Selon notre employeur, on empêche les clients d’entrer, alors que c’est lui-même qui se met dans la galerie pour informer les clients que son magasin est fermé, assure Nadège, gréviste. On empêche personne d’entrer".
"La grève est un droit"
"Nous sommes en grève et la grève est un droit, assure Claudine, gréviste elle aussi. Nous attendrons la décision du tribunal. Si on doit arrêter, on arrêtera".
De son côté, Sullivan Bousleiman, directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde, reconnaît que "le droit de grève est un droit constitutionnel français". "Mais le fait de bloquer est illégal, poursuit-il. Nous avons engagé les procédures pour nous permettre de lever ce blocage, nous attendons l’audience de mercredi".
Il s’agit d’un blocage d’une dizaine de salariés sur 250 !
Sullivan Bousleiman, directeur de Carrefour Sainte-Clotilde
En grève depuis vendredi
Le directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde rappelle "cela a commencé vendredi par le blocage des marchandises à 5h, puis le blocage du magasin dans la matinée. Depuis, les clients ne peuvent pas accéder au magasin".
La grève à des conséquences pour tous les commerçants de la galerie. "Nous avons plus d’impact depuis hier, par jour, on perd trois quart de notre chiffre d’affaire", reconnaît une commerçante de la galerie marchande.
Des revendications salariales non satisfaites
Selon les grévistes, les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ne répondent pas à leurs revendications salariales.
Alors que le magasin aurait atteint les "155 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière", selon les grévistes, l'augmentation de 2,5% proposée aux salariés par la direction ne serait pas à la hauteur. Ils souhaitent une revalorisation à la hauteur de l'inflation, à 3,9%.
"Nous avons eu cinq réunions sur les NAO, malheureusement nous ne sommes pas tombés d’accord à la dernière réunion, pourtant les propositions faites vont au-delà de l’inflation de 3,9 % sur 2022", assure de son côté, Sullivan Bousleiman, directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde.