Imteyaz Mansoor, 21 ans, reçu à l'Ecole normale supérieure Paris-Saclay après trois ans de prépa à La Réunion

Imteyaz Mansoor intègrera l'ENS Paris-Saclay dans quelques jours.
Ce vendredi 18 août, les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles qui intègreront des établissements de renom à la rentrée ont été distingués au lycée Leconte de Lisle. Parmi eux, Imteyaz Mansoor, mais aussi Emmanuelle Dugain, ont tous les deux été acceptés à l'Ecole Normale Supérieure. Le premier à Paris-Saclay, la seconde à Ulm.

Plus jeune, il confie qu'il "n'aimait pas trop l'école". Mais à 21 ans, après trois années de classe préparatoire MPSI/PSI* au lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis, Imteyaz Mansoor s'apprête à intégrer l'Ecole normale supérieure (ENS) Paris-Saclay, qui fait partie des grandes écoles françaises. 

A l'heure actuelle, il n'a pas d'idée précise sur le métier qu'il exercera plus tard, mais compte sur les quatre prochaines années passées à l'ENS-Paris-Saclay pour lui faire découvrir de nouvelles choses, et peut-être sa voie. "On peut faire de la recherche, de l'enseignement, ou se spécialiser dans d'autres domaines", explique Imteyaz Mansoor, féru de mathématiques. 

A la recherche de "quelque chose de nouveau"

Comme la prépa MPSI/PSI* (mathématiques, physique et sciences de l'ingénieur) a été une découverte pour lui il y a trois ans, il espère donc que Paris-Saclay lui ouvre d'autres horizons. "Je suis sûr que je vais trouver quelque chose qui me plaît à l'ENS", sourit-il.

"Je veux approfondir ce que j'ai fait en prépa, continuer à découvrir et m'orienter vers quelque chose de nouveau"

Imteyaz Mansoor, admis à l'ENS-Paris-Saclay

Trois ans de CPGE à Leconte de Lisle

En attendant, Imteyaz garde d'excellents souvenirs de ses années de prépa au lycée Leconte de Lisle; bien qu'elles ont été intenses. "On travaille plus qu'au lycée : c'est un rythme de travail et une discipline à avoir", raconte le futur normalien. Si habituellement, la classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) se déroule sur deux ans, lui en a même fait trois, puisque l'an dernier il n'a pas été reçu aux concours qu'il visait.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :  

Le jeune Réunionnais Imteyaz Mansoor s’envole pour l’Ecole normale supérieure de Paris, à Saclay.
 

Les quatre prochaines années à l'Ecole Normale

C'est une toute nouvelle vie qui débute donc pour le jeune Réunionnais : une "première expérience seul et en dehors de La Réunion". Au bout de quatre ans, il sortira de l'Ecole normale supérieure avec le diplôme de l'ENS Paris-Saclay, voire un deuxième diplôme plus spécifique, en fonction du parcours choisi. 

"Sérénité" et "contrôle"

Maurice Bern, le proviseur du lycée Leconte de Lisle, ne tarit en tout cas pas d'éloges sur cet élève qui a côtoyé son établissement pendant trois ans. 

"C'est quelqu'un qui ne se départit jamais d'une apparente sérénité, qui est dans un contrôle parfait de sa personne, aussi bien dans son savoir-être que dans ses interactions avec les autres, et qui est d'une humilité incroyable. Il ne dit pas ce qu'il sait mais plutôt tout ce qu'il ne sait pas encore". 

Maurice Bern, proviseur du lycée Leconte de Lisle

"C'est un vrai scientifique, quelqu'un qui a une réflexion tournée vers la recherche, qui aime ce qui est appliqué. Il est très talentueux", achève le proviseur. 

Emmanuelle Dugain, une autre Réunionnaise à l'ENS 

Mais Imteyaz Mansoor n'est pas le seul élève des CPGE de Leconte de Lisle à intégrer dans quelques jours une école normale supérieure. Emmanuelle Dugain a été reçue à l'Ecole Normale Supérieure ULM à Paris, après deux années de prépa PCSI/PC (physique, chimie et sciences de l'ingénieur) à Saint-Denis. Elle comme Imteyaz Mansoor ont reçu une "Palme de Leconte", distinction pour les féliciter de leur réussite, ce vendredi 18 août au lycée Leconte de Lisle. Ce diplôme vient distinguer tous les élèves qui s'apprêtent à intégrer des grandes écoles d'ingénieur en quittant la CPGE de l'établissement. 

"N'oubliez jamais de croire en vos rêves", s'est adressée Emmanuelle Dugain aux élèves de prépa en recevant son prix. 

Emmanuelle Dugain a été elle aussi reçue à l'Ecole Normale Supérieure ULM.

Des années de travail et de sacrifices pour être admis 

Pour le proviseur de l'établissement, Maurice Bern, une admission en ENS est une récompense durement gagnée pour ces élèves, qui pendant plusieurs années, mettent de côté leur vie pour ne se consacrer qu'à la préparation des concours aux grandes écoles. 

"Il faut le vivre pour se rendre compte à quel point tous ces jeunes, près de 150 qui passent des concours chaque année, n'ont absolument plus de vie pendant une période de deux mois et demi. Même si les enseignants leur disent faites attention à la santé, reposez-vous, ils essaient d'être à 120, 150, 200% de leurs capacités." 

Maurice Bern, proviseur du lycée Leconte de Lisle

Donner confiance aux élèves 

Le chef d'établissement n'oublie pas non plus de saluer le travail des professeurs des classes prépa du lycée, qui "sont presque tous issus des écoles normales et ont un niveau exceptionnel". Malgré tout, l'une de leur principales missions est, rappelle-t-il, "les accompagner en leur donnant confiance". 

"Les personnes qui ont un niveau de compétences au-delà de ce qu'on peut envisager sont en même temps des personnes qui doutent énormément de leur savoir. Plus on sait, moins on a confiance en son savoir parce qu'on sait qu'il y a des variabilités, des aléas, dans ce qu'on sait et ce qu'on apprend"

Maurice Bern, proviseur du lycée Leconte de Lisle