Journée internationale de la langue maternelle : in dikté an kréol réyoné pou bann marmay lékol Bellepierre

Dictée Kréol-Français journée internationale de la langue maternelle - école des Topazes Bellepierre
Ce vendredi 21 février, les élèves de CM2 de l'école des Topazes à Saint-Denis, ont participé à une dictée bilingue. Dans le cadre de la 25ème Journée internationale de la langue maternelle, l’Académie de La Réunion reconduit avec Réunion La 1ère la dictée kréol-français.

Ces élèves ont l'habitude d'écrire et de parler le créole. Impossible pour eux et leurs professeurs de manquer la dictée kréol-français, organisée pour la 25ème Journée Internationale de la langue maternelle. La dictée était lue par Jean-Laurent Faubourg, sur les ondes de Réunion la 1ère. 

Le reportage de Réunion la 1ère : 

Journée internationale de la langue maternelle, la dictée en créole réunionnais.

"Kossa i vé dir un Bèlbao ?" 

Khylian i koz riyink an kréol la kaz, é pou ékrir lo dikté t fasil osi pou le marmay. Mé na in mo la blok a li : "Bèlbao mi t koné pa", rakont Khylian. C'était plus dur pour la dictée en français, estime l'élève, même s'il s'agit du même texte. "Parfois j'ai un peu confondu. Ma ékri le mo "n'importe comment" tou kolé kom an kréol", ricane-t-il. 

Son vwazine de tab Nola, t koné pa non plu le mo bèlbao. 

Dan le dikté, i di ke le bèlbao té pou manj la tér tèlman li té goulaf et li pous tèlman mal que lé bébèt té abit dedan. Mi éspér mwin la pa fé de fot. An fransé té byin, mé mi pans lortograf lé pa tro tro sa !

Nola, élève en CM2

Les élèves de cette classe semblent avoir préféré la dictée lue dans la langue maternelle. "Ma préfèr la dikté an kréol. En français c'était un petit peu plus dur. Mé lané pasé la dictée en kréol t plu fasil", déclare l'un d'eux. 

Dictée Kréol-Français journée internationale de la langue maternelle - école des Topazes Bellepierre

Un niveau supérieur à la précédente dictée

Même ressenti auprès des professeurs, cette année, la dictée en créole était plus difficile que celle de l'année dernière. D'après Mélodie Ambre, la maîtresse de cette classe, "la dictée en créole n'était pas facile, il y avait des mots que je ne connaissais pas, comme mashikrok et goulaf. C'est surprenant de retrouver le mot goulaf en créole", dit-elle. 

L'enseignante a trouvé la dictée plus difficile en créole, "il faut quand même connaître l'écriture de certains groupes de mots, par exemple minm ou mèm", explique Mélodie Ambre. "Lé vré, lé in ti pe difisil par rapor lané pasé", renchérit Betty Ah-Koï, directrice de l'école des Topazes et enseignante habilitée LVR, langue vivante régionale . 

Navé détrwa mo somanké bann marmay va kal un ti pé desu, kom mashikrok ek ti gigine. É kom zot la di, Bèlbao té pa évidan pou zot. Après c'est une question d'habitude, si marmay lé dedan, lé pa konpliké, mé la grafi kréol, ou ékri kom ou antan. Kom pou le mo "si tantèlman".

Betty Ah-Koï, directrice de l'école des Topazes

"Un son égal une lettre, i may pa, la pwin doub konsone, na pwin "ç", "ï" tousa la, li ékri kom li antan, explique la directrice. Lé pa évidan pou zot non plu, a lékol néna inn grafi "cadre", mé déor non", ajoute-t-elle. 

La finale de cette dictée se tiendra, le 27 mars prochain, au domaine Moca à Montgaillard.

Le créole à l'école 

L'apprentissage du créole se démocratise dans les établissements scolaires de La Réunion. Les élèves des classes bilingues sont de plus en plus nombreux, et doivent respecter des règles de syntaxe pour populariser une écriture du créole à l'école. Aujourd'hui, l'île compte près d'une cinquantaine de classes bilingues. 

Dictée Kréol-Français journée internationale de la langue maternelle - école des Topazes Bellepierre

Les textes proposés pour les dictées sont extraits de la littérature réunionnaise. Ecrire en créole n'est pas toujours facile pour certains élèves surtout quand il faut respecter une graphie. 

Nou lé su des prinsip de koérans, i fo une letr un son. Kom pou ti gigin, la lettre "g" en kréol i fé le son "gu". Na une koérans lexikale et gramatikale osi.

Isabelle Testa, chargée de mission langues vivantes régionales 1er degré

"C'est une nécessité de prendre en compte le bilinguisme créole-français", assure Nadège Cantalia-Tegali, inspectrice en charge des langues vivantes régionales. 

Les enfants Réunionnais naissent bilingues. Si on lance l'apprentissage très tôt, l'enfant sera très bon en français et en créole.

Nadège Cantalia-Tegali, inspectrice en charge des langues vivantes régionales

Regardez leur intervention sur Réunion la 1ère : 

Dictée en kréol rényoné itw Isabelle Testa et Nadège Cantalia ©Réunion la 1ère

Lancement du Pri Honoré

Cette 25ème Journée internationale de la langue maternelle, marque aussi un tournant pour l'organisation du Pri Honoré. Le CCEE, le Conseil de la culture, de l’éducation et de l'environnement lance, ce vendredi 21 février, la 22ème édition de ce concours littéraire en réyoné. 

La compétition est ouverte à tous. La date limite d’envoi des œuvres est le 16 juin. Le résultat du concours sera annoncé le 25 octobre, pendant la sominn kréol. 

Quelques changements 

Les participants doivent choisir entre les deux genres littéraires proposés : fonnkèr ou nouvèl.

Pour le fonnkèr, un recueil de cinq textes est attendu et doit obligatoirement avoir une unité thématique. 

Concernant la nouvèl, un recueil de un, deux ou trois textes, composant au minimum 15 pages est exigé.

Le jury désignera : 

  • le lauréat du Prix Honoré
  • le koudkèr Santyé maron

Et pour chaque genre : 

  • le koudkèr Nouvèl
  • le koudkèr Fonnkèr
  • un koudpous