Isabelle Lonvis-Rome, ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, a poursuivi ce samedi sa visite sur le département. Pour ce deuxième jour de déplacement, c'est à Saint-Denis qu'elle a pu échanger avec la maire du chef-lieu, Ericka Bareigts.
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Celle-ci a ensuite accompagné la ministre sur le site de l'ancien centre LGBTQIA+ de l'association Orizon, qui avait été victime d'un incendie volontaire dans la nuit du 20 au 21 février derniers. Isabelle Lonvis-Rome a pu constater l'ampleur des dégâts, plus d'un mois après cet acte de vandalisme qui a contraint l'association de lutte contre l'homophobie à l'absence de bureaux.
"Je pense que c'était vraiment un passage nécessaire, de venir sur place voir les dégâts causés par cet incendie volontaire, et vraiment homophobe. Oser nommer les choses pour mieux les combattre, c'est important, mais aussi oser regarder. Parce que je vois que dans les murs, il y a des équipes, des personnes, que je trouve très résilientes, à la fois traumatisées, mais qui ont l'énergie, la force, la solidarité"
Isabelle Lonvis-Rome, ministre chargée de l'égalité femmes-hommes
Début des travaux de reconstruction dans quelques jours
Ericka Bareigts pour sa part, a souligné que les travaux devraient bientôt commencer, au mois d'avril, pour remettre en état les locaux de l'association Orizon. "Pour l'instant l'association est de passage dans un autre local et attend que les travaux commencent, mais on est allés très vite, les travaux doivent débuter le 3 avril", assure la maire de Saint-Denis. "On est là pour faire en sorte que qui que ce soit reviendra ici. On reconstruira ce centre LGBT, on refera le combat que nous menons tous pour le vivre-ensemble dans toute notre diversité. C'est un acte de résistance et de résilience, ici à La Source", achève-t-elle.
Un espace nécessaire
Xylric Lepinay, président de l'association Orizon, espère quant à lui que la visite de la ministre Isabelle Lonvis-Rome permettra "d'activer les volontés publiques et d'accélérer les processus", puisqu'à l'heure actuelle, aucune date de réouverture du centre LGBT n'est annoncée.
Or, le lieu est important pour soutenir les victimes d'homophobie, fait-il valoir. "On a besoin d'espace, pour pouvoir mener nos entretiens en toute confidentialité, pour se retrouver, surtout pour les plus jeunes qui sont isolés. On leur a enlevé cet endroit qui était 100% "safe" pour eux", poursuit Xylric Lepinay.
Echange avec les associations LGBT+
La visite ministérielle s'est poursuivie par un entretien avec des associations de lutte contre les discriminations LGBTQIA+, toujours sur le chef-lieu. Guillaume Kichenama, élu délégué à la lutte contre les discriminations à Saint-Denis, explique l'importance de la délégation à l'égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations. "C'est dommage qu'il n'y a qu'à Saint-Denis qu'il y ait cette délégation. Il faut que tous les élus jouent le jeu. On est là pour représenter une population, qui a besoin de nous. La proximité passe par des valeurs humaines, de démocratie et de respect", dit celui qui, homosexuel, dit s'être exilé plusieurs années en métropole avant de pouvoir faire son coming-out.