Ce samedi matin à la résidence Amarillys, située dans le quartier de la Montagne, les locataires se réveillent une nouvelle fois dépités. Les pieds dans l’eau pour certains, ils ne peuvent que constater que leur logement, pourtant livré en 2017, tombe en ruine.
Les murs sont rongés par l’humidité, les prises électriques ne tiennent plus dans leur fixation, les odeurs d’humidité et de moisissure planent constamment dans l’air.
Des fois j’arrive pas trop à respirer, par rapport à l’humidité. Je fais de l’allergie.
Dans toutes les pièces de son appartement, Bernadette constate les dégradations liées à l’humidité ambiante. La mère de trois enfants est fatiguée de vivre dans un tel environnement.
Elle ne peut même pas recevoir ses petits-enfants à cause de la moisissure et de l’eau au sol qui l’a fait glisser un bon nombre de fois dit-elle. Bernadette espère seulement pouvoir être relogée.
Le reportage de Réunion La 1ère :
La Confédération Nationale du Logement de La Réunion en a ras-le-bol
Erick Fontaine, administrateur de la CNL, pointe du doigt une situation catastrophique à La Réunion.
Les locataires subissent une forme de maltraitance, à La Réunion, dans l’indifférence totale. Aujourd’hui, pour les bailleurs sociaux, c’est devenu la norme de louer des bidonvilles modernes.
L’administrateur qui rappelle, une fois de plus, que non seulement les locataires ont des droits mais les bailleurs, eux, ont des devoirs. D’autant que ces logements insalubres ont des "conséquences pour les locataires sur la santé (asthme, allergies etc…), sur la sécurité et sur l’éducation des enfants."
Une alerte lancée à l’Etat
Erick Fontaine souhaite que le Gouvernement s’interroge quant à la qualité des logements sociaux neufs livrés à La Réunion et qui tombe en désuétude en quelques années à peine.
Aujourd’hui, on vous demande, Monsieur le Préfet, de prendre avec beaucoup plus de sérieux et de responsabilité la situation des logements sociaux.
La CNL réclame ainsi qu’une expertise des logements sociaux neufs soit menée. D’autant que "ces logements sont financés avec les subventions de l’Etat et avec des crédits d’impôts."
Une action judiciaire en cours
Afin de faire bouger les choses, la CNL a lancé une action en justice à l’encontre du bailleur social mis en cause. Il est demandé :
- Une date effective de débuts des travaux;
- Le paiement d’une astreinte financière par jour de retard;
- L’arrêt du paiement des loyers par les locataires le temps de la remise en état;
- L’indemnisation des locataires.