Le maintien en rétention des 46 migrants sri lankais débattu au tribunal de Saint-Denis

Le 17 septembre dernier, un bateau transportant 46 migrants sri lankais avait accosté à La Réunion
Conduits au tribunal judiciaire de Saint-Denis, à bord de plusieurs fourgons de police, les 46 migrants sri lankais arrivés samedi à La Réunion devraient être fixés sur leur sort dans la journée, s'agissant de leur maintien ou non en zone de rétention administrative.

Arrivés dans la matinée du samedi 17 septembre à La Réunion, à bord d'un modeste bateau de pêche, les migrants sri lankais ont entamé depuis une longue procédure de demande d'asile afin de ne pas être reconduit dans leur pays d'origine en proie à une crise économique et politique sans précédent.

Ils se trouvent depuis ce mercredi matin au tribunal judiciaire de Saint-Denis où un juge des libertés et de la détention (JLD) doit statuer sur leur maintien ou non en zone de rétention administrative.

Revoir le reportage de Réunion La 1ère :

L'avenir des 46 Sri-lankais se joue ce mercredi devant la Justice

Une procédure entachée d'irrégularités ?

Avec pas moins de 46 personnes, dont deux femmes et six enfants, c'est toute une logistique qui a dû être mise en place afin de les conduire au palais de justice de Champ Fleuri. Un bus ainsi que plusieurs fourgons de police ont dû être mobilisés pour les transporter. 

La situation de ces voyageurs en situation irrégulière est examinée au cas par cas par le JLD. Depuis le début de l'audience ce matin, les avocats choisis pour représenter ces migrants font part d'un certain nombre d'irrégularités relevées lors de la procédure, et notamment s'agissant de la notification des droitsréalisée par les autorités à l'arrivée des migrants au Port.

Un bus ainsi que plusieurs fourgons de police ont dû être mobilisés pour transporter les 46 migrants jusqu'au palais de justice de Champ Fleuri

Des enfants en zone d'attente

Selon Me Louis Weinling-Gaze, "cette notification n'a pas été réalisée dans les règles de l'art puisqu'elle leur a été faite de façon collective alors que nous avons là affaire à des décisions individuelles qui touchent a fortiori à l'asile et qui nécessitent un degré de confidentialité totale, nous soutenons que cette notification des droits n'a pas été faite conformément aux prescriptions légales et réglementaires". 

Les avocats de la défense posent également la question de la présence d'enfants âgés de 5 à 11 ans dans la zone de rétention aéroportuaire de Gillot. D'après les avocats, les conditions ne conviennent pas aux besoins des enfants.

Des enfants en zone d'attente

"Nous soutenons qu'un enfant n'a pas sa place en zone d'attente, qu'il n'a pas à être enfermé en zone d'attente. Il n'y a aucune activité, rien n'est mis à disposition pour eux. Ils peuvent seulement sortir 15 minutes par jour ce qui nous amène à 23h45 enfermés dans une pièce sans fenêtre", défend encore Me Louis Weinling-Gaze.

"Et nous sommes appuyés par le Défenseur des droits et par toutes les institutions nationales et internationales ainsi que le droit international qui garantit l'intérêt supérieur des enfants", soutient-il encore. Pour rappel, les femmes et les enfants ont été transférés dans les locaux de la Police aux frontières, à l'aéroport, à leur arrivée tandis que les 38 hommes se trouvent, eux, sous surveillance policière, à l'hôtel Le Select.

L'audience devrait durer de longues heures compte tenu du nombre de migrants qui comparaissent et du problème de la barrière de la langue. Dans l'éventualité de leur remise en liberté, les migrants devraient être pris en charge par des associations humanitaires et placés dans des hébergements d'urgence.