Le syndicaliste Paul Junot visé par une procédure de licenciement

Paul Junot, le syndicaliste de la CFTC Réunion
Salarié à la BNP Paribas et syndicaliste depuis plus de 40 ans, Paul Junot est visé par une procédure de licenciement qu'il conteste. Le cadre de la CFTC Réunion a rendez-vous le mardi 10 octobre à l’inspection du Travail. Une procédure que plusieurs de ses soutiens estiment injustifiée et abusive.

Syndicaliste depuis plus de 40 ans, Paul Junot est convoqué à l'inspection du travail le mardi 10 octobre, dans le cadre d'une procédure de licenciement engagée par son employeur, la BNP Paribas.

Une procédure qui interpelle puisque Paul Junot est en principe "protégé" de par son statut de représentant syndical. Il lui serait reproché un comportement "violent, agressif, hostile et dénigrant", rapporte, elle-même, cette figure du syndicalisme réunionnais.

"Quand on veut éliminer, il faut diaboliser la personne. C'est une méthode qui est connue et vieille comme le monde", estime encore l'ancien secrétaire générale de la CFTC Réunion.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Syndicaliste depuis plus de 40 ans, Paul Junot est visé par une procédure de licenciement ©Réunion la 1ère

ARAST, SCOPAD,...

Convaincu de la légitimité de son combat, le syndicaliste se retrouve aujourd'hui à la place des nombreux salariés qu'il a eu l'occasion de soutenir. Paul Junot s'est notamment illustré pour les combats menés dans des dossiers sensibles tels que celui de la Scopad ou encore de l'Arast pour lequel il n'avait hésité à camper et à faire une grèce de la faim au siège du Conseil départemental, à Saint-Denis.

Il est d'ailleurs soutenu aujourd'hui par Mimose Libelle qui était à l'époque l'une des porte-parole des salariés de l'Arast. "Dire que Paul est violent, non !, répond-elle sans hésiter. C'est dommage de voir qu'aujourd'hui, on veut l'évincer".

Paul Junot, le syndicaliste de la CFTC Réunion

"Défendre Paul Junot, c'est défendre tous les responsables syndicaux"

Paul Junot peut compter sur le soutien de la Ligue des droits de l'homme à La Réunion. Dans un communiqué, celle-ci a annoncé avoir saisi le service juridique national de l'organisme, ainsi que la Défenseure des droits qui est par ailleurs attendue prochainement dans le département.

Cette affaire ne laisse pas non plus Pascal Valiamin insensible. "Défendre Paul Junot, c'est défendre aussi les autres responsables syndicaux à qui on pourrait reprocher demain d'avoir la même liberté de ton", confie le syndicaliste de Solidaires Réunion.

Pas de commentaire sur une procédure en cours, répond la BNP

Paul Junot défend qu'en cas de licenciement, c'est "le crime de lèse-majesté" qui serait quelque part "ré-écrit dans le code du travail". Dans cette affaire, la direction de la BNP Paribas se refuse de communiquer, "car il s'agit d'une procédure en cours".

"Néanmoins, nous tenons à rappeler notre attachement au dialogue social et l'importance du respect de la liberté d'expression au sein de la banque", conclut la direction de la communication de la banque.