Une quinzaine de personnels des foyers de l'enfance du Département étaient devant le Palais de la Source à Saint-Denis ce vendredi 22 mars 2024.
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Ces travailleurs sociaux réclament de meilleures conditions de travail, dont des revalorisations salariales, mais aussi l'octroi d'une prime Covid, le CTI ou complément de traitement indiciaire.
Pas de prime pour les maîtresses de maison et surveillants de nuit
Cette prime mensuelle de 183 euros, mise en place pendant la crise sanitaire, était destinée à tout le personnel médico-social réquisitionné. Les maîtresses de maison et surveillants de nuit souhaiteraient eux aussi la percevoir, mais le conseil constitutionnel a statué jeudi qu'ils n'y étaient pas éligibles.
Ce point est revendiqué par les représentants des deux foyers départementaux de l'île depuis plus d'un an, sans résultat. Une manifestation avait été organisée déjà au mois de septembre dernier.
"Depuis plus d'un an nous sommes sur le terrain pour défendre les droits des salariés et agents de la fonction publique hospitalière", souligne David Morel, secrétaire général FO FDE-NE. Une délégation a été reçue, mais à l'issue de la rencontre, il se dit mitigé.
Un statut complexe
La collectivité propose quant à elle aux personnels de passer par le CHU pour obtenir une compensation en l'absence de CTI, étant donné qu'ils ont également le statut d'agents de la fonction publique hospitalière. D'autres réunions seront organisées à ce sujet.
Des réunions de travail seront organisées entre les représentants syndicaux et personnels concernés pour réfléchir à des solutions, notamment pour éclaircir davantage leur statut. "On est gérés par le Département, mais on a un statut d'agents de la fonction publique hospitalière, d'où la complexité", précise David Morel.
Conditions de travail dégradées
Sabrina Turpin, agent d'entretien hospitalier, maîtresse de maison, travaille au sein du foyer départemental de l'enfance du Nord-Est à Sainte-Suzanne, est amenée à se déplacer sur d'autres sites de l'île en raison d'un manque de personnel. C'est sur ces conditions de travail difficiles qu'elle souhaite interpeller le Département ce jour.
Elle déplore aussi une réduction d'effectifs et une charge de travail qui augmente. "Quand on demande des choses à la comptabilité, ça prend des mois. Ca fait trois mois que je n'ai pas de marmite à riz et que je le fais cuire au gaz, ce n'est pas normal", cite-t-elle en exemple.
Pas assez de temps passé auprès des enfants
Au-delà, elle explique avoir été réquisitionnée pendant la crise Covid et le confinement, sans avoir droit au complément de traitement indiciaire (CTI). Seuls les éducateurs l'ont perçue, pointe-t-elle du doigt. La raison évoquée : les maîtresses de maison et surveillants de nuit passeraient moins de 50% de leur temps de travail auprès des enfants. Ce que Sabrina Turpin conteste fermement.
"Zot lé en train roule a nou carry sou d'riz"
Jean-Reynald Marsan est lui surveillant de nuit au foyer Nord-Est à Sainte-Suzanne, de 21 heures à 6 heures du matin. Il est auprès des enfants du foyer chaque nuit pour assurer leur sécurité, et ne comprend pas la justification qu'on leur oppose pour le non-octroi du CTI. "C'est qui qui lé avec zot jusqu'au lendemain matin alors ? s'interroge-t-il. Pendant le Covid, nou té tout le temps à 100% pour le bon fonctionnement du foyer. Zot lé en train roule a nou carry sou d'riz".
Préavis de grève depuis août
Le prévis de grève, en cours depuis août 2023, est maintenu.
Sept foyers départementaux sur l'île (notamment à Sainte-Suzanne, Bras-Panon, La Possession, Saint-Benoît) accueillent une centaine d'enfants et adolescents placés, âgés de 3 à 18, voire 21 ans.