Les 46 passagers de l'Imula 242 GLE arrivés samedi matin à La Réunion sous l'escorte du Champlain, bâtiment de la Marine nationale, ont ensuite été placés en zone d'attente sous la surveillance des forces de l'ordre.
Les deux femmes et les six enfants ont été conduits au centre de rétention administrative de l'aéroport, à Gillot. Les autres, 38 hommes, se trouvent à l'hôtel Le Sélect, en périphérie du centre-ville de Saint-Denis.
Auditions et demandes d'asile
Ils ont pu échanger ce dimanche matin avec deux des avocats du collectif d’aide aux migrants dans le cadre de leur procédure de demande d'asile auprès de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides.
Les auditions avec les deux robes noires ont débuté aux alentours de 9h, mais elles ont tourné court. Et pour cause, il n'y avait pas d'interprète présent. Ce qui peut surprendre alors qu'il s'agit du huitième bateau de migrants sri lankais à débarquer sous nos latitudes...
Les explications de notre journaliste Indranie Pétiaye :
Une procédure retardée
Alors les avocats n'ont pu réaliser que les formalités administratives d'usage à savoir la collecte des documents recensés par les forces de l'ordre, et notamment les pièces d'identité. Aucun témoignage n'a pu être recueilli à cause de la barrière de la langue.
Les avocats qui sont repartis du Select, vers 10h30, vont se concerter avec les autres membres du collectif d’aide aux migrants pour déterminer la suite à donner. Avec ce problème d'interprète, c'est le traitement des dossiers qui est donc retardé et le prolongement du séjour des migrants en zone de rétention pour 8 jours supplémentaires semble désormais acquis.
Un pays en crise
Les ressortissants sri lankais aperçus à l'hôtel ce dimanche matin vont devoir raconter leur histoire et expliquer pourquoi ils ont quitté leur pays et affronter les eaux de l'Océan indien jusqu'à La Réunion. Beaucoup disent fuir les persécutions pour des motifs raciaux, religieux, politiques ou économiques.
Le Sri Lanka se trouve en effet en ce moment au cœur d'une crise majeure depuis des mois. Ses 22 millions d'habitants subissent de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments. Des violentes manifestations avaient finalement conduit au départ du président Gotabaya Rajapaksa, en juillet dernier.