Si l’an dernier le traditionnel défilé du 1er mai n’a pu se faire, suite au confinement, cette année l’intersyndicale descend dans la rue. Mais l’ombre de la Covid plane sur la manifestation. La mobilisation est marquée par des retards et une interpellation.
Le traditionnel défilé du 1er mai à La Réunion, qui devait partir à 9h depuis le jardin de l’Etat à Saint-Denis pour se rendre dans les jardins de la Préfecture, a débuté avec un peu de retard. A 10h, la marche n’avait pas encore débuté.
Un manifestant interpellé
En effet, un manifestant a été emmené au commissariat Malartic par les policiers car il ne portait pas son masque. L’homme, âgé d’environ 75 ans, aurait refusé de coopérer avec les forces de l’ordre. Une situation qui a mis en colère les manifestants. Une partie du cortège, environ une cinquantaine de personnes, est allée devant les portes du commissariat pour demander la libération du dénommé Jean-Luc. Selon eux, une simple amende aurait été suffisante plutôt qu’une arrestation.
Certains syndicats font bande à part
L’appel au rassemblement a été lancé par l’intersyndicale (CGTR – FO – SAIPER- SNES-FSU-SOLIDAIRES-SUD PTT-SUD LOGEMENT SOCIAL-LA CONFEDERATION DES RETRAITES). Parmi les figures politiques présentes, Huguette Bello, la maire de Saint-Paul et candidate aux régionales 2021.
Le syndicat, Union nationale des syndicats autonomes, ne s’est pas associé au défilé au vu de la crise sanitaire en cours.
Pour l’UNSA, le contexte actuel ne permet pas d'organiser de rassemblement dans des conditions sanitaires satisfaisantes. C'est pourquoi l'UNSA n'appelle pas à la manifestation à l'occasion du 1er mai.
Néanmoins, l'UNSA tient à exprimer, dans un communiqué, « sa solidarité envers tous les travailleuses et les travailleurs. Cette solidarité doit s’exercer en priorité vers les salariés les plus précaires, les plus pauvres, les plus éloignés des collectifs de travail. »
Les syndicats CFDT, CFTC et CGC n'ont également pas pris part à la manifestation.
Le reportage de Delphine Poudroux et Daniel Fontaine :
Un peu d’histoire….
Il est de coutume, depuis le 1er mai 1890, que les travailleurs français descendent dans la rue pour faire entendre leurs voix, en portant à leurs boutonnières un triangle rouge pour symboliser le partage de la journée en trois : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil et 8 heures de loisir.
Une revendication nationale qui tire son origine d’une manifestation américaine. En effet, le 1er mai 1886, 200 000 travailleurs américains ont obtenu la journée de 8 heures grâce à une forte pression des syndicats. Si cette mobilisation a été le théâtre d’affrontements sanglants entre ouvriers et forces de l’ordre, le souvenir de la victoire a quand même perduré.
En 1941, pendant l’occupation allemande, la France fera ainsi du 1er mai une journée chômée et payée sous l’impulsion du Maréchal Pétain.