Certains ont encore du mal à digérer le changement. Alors que le Grand Marché est en train d'être vidé de ses échoppes, le déménagement vers le nouveau marché artisanal du front de mer est loin d'être une simple formalité.
Le casse-tête du déménagement
"Là, je suis en train de brader tout mon matériel de l'autre côté et c'est très difficile. Je veux investir du nouveau matériel pour l'emplacement car mes grandes armoires ne rentrent pas" s'impatiente Lydie Sornon, gérante du restaurant Chez Jean-Marc.
À ses côtés, Anthony Maillot, chargé d'opérations de la ville, recueille ses doléances et tente de la rassurer. "On a fait au mieux pour aménager un nouvel espace, qui certes ne sera pas aussi grand que ce qu'ils avaient avant mais ça reste du neuf, du fonctionnel."
"Peur que les clients ne viennent pas"
Il doit aussi trouver des solutions aux nombreuses demandes des autres commerçants, qui investiront bientôt les 17 modules de 40 m2 flambant neufs. "On nous demande l'ajout de prises en fonction de la disposition des meubles. On doit ajuster, ça ne se prévoit pas à l'avance. Il y a 17 modules que chacun veut aménager à sa façon. Donc c’est des choses qu'on va aménager au fur et à mesure des demandes", explique-t-il.
Sophie, marchande, n'est pas encore totalement convaincue. "Ce qui me fait peur, c'est l'emplacement. Nos clients étaient habitués au centre-ville, j'ai peur qu'ils ne viennent pas nous voir ici. C'est joli, c'est mignon, c'est moderne, il y a des places de parking, mais je ne sais pas s'il y en a suffisamment" s'interroge-t-elle.
"Inventer un lieu qui n'existe pas"
Aussi, la maire Ericka Bareigts s'est rendue sur place lundi 25 novembre pour assister aux derniers préparatifs et rassurer encore les commerçants.
"Nous avons fait le choix, avant de fermer, de pouvoir accompagner et inventer un lieu qui n'existe pas. Nous avons investi 2,5 millions d'euros pour pouvoir accueillir dignement une activité économique à Saint-Denis" souligne l'élue, rappelant que le Grand Marché était condamné à fermer "par arrêté de la préfecture pour insécurité."
Et de défendre un projet d'avenir, avec des espaces pour les commerçants, un restaurant, et "un espace pour la Ville qui sera un lieu d'information sur toutes les activités culturelles artistiques et commerciales de la ville."
"Surtout du made in Réunion"
Sans oublier la boutique éphémère, gérée en partenariat avec la Chambre des métiers et une association. "Nous tâcherons de sélectionner les entreprises pour donner un large panel de produits accessibles à tous les portefeuilles, que ce soit du haut de gamme ou de l'artisanat courant, mais des produits péi Réunion", détaille Haroun Ghany, vice-président de la Chambre des métiers. "Il y aura aussi de l'artisanat malgache et de la zone, mais surtout du made in Réunion", assure-t-il.
"Cesser de dire que c'est excentré"
"On est dans un espace commercial", reprend Ericka Bareigts au sujet du boulevard Léopold Rambaud. "Il faut cesser de dire que c'est excentré. C'est excentré par rapport au centre-ville, mais c'est une zone très commerciale", martèle la maire.
L'inauguration est prévue le 18 décembre prochain.