Octroi de mer, fret maritime : la nouvelle feuille de route de l’Observatoire des prix à La Réunion sur fond de contestations

Une partie des citoyens invités à participer aux travaux de l'OMPR ont boycotté l'assemblée plénière de ce mois d'avril et manifesté devant la préfecture
L'Observatoire des prix tenait ce vendredi son assemblée plénière sous la houlette de son nouveau président Bertrand Huby. Il était notamment question d'octroi de mer et de fret maritime mais la réunion a été boycottée par une partie des citoyens tirés au sort pour participer aux travaux. Ces derniers ont préféré manifester au Barachois.

L'OPMR, l'Observatoire des prix, des marges et des revenus à La Réunion tenait ce vendredi 29 avril son assemblée plénière. A l’ordre du jour, la présentation du programme d’études de l’observatoire pour les mois à venir.

Cinq nouveaux groupes de travail ont été mis en place, en plus de celui existant déjà sur les carburants. Ces groupes, qui sont pilotés pour 4 d'entre eux par des citoyens associés aux travaux, portent sur :

  • l’octroi de mer
  • la formation des prix dans le secteur des fruits et légumes
  • la place des contrats courts dans la dynamique de l’insertion dans l’emploi
  • les conditions d’accès à l’eau potable
  • et le fret maritime

Des participants qui réclament plus de transparence

Au cours de la séance, pas un seul mot n'a été dit sur les tensions toujours vives avec une partie des citoyens participant aux travaux. Le 25 mars dernier, l'assemblée plénière de l'OPMR ne s'était pas déroulée comme prévu.

La réunion avait dû être annulée, sur décision du nouveau président Bertrand Huby, après que certains participants aient tenté de filmer la séance en direct, sur les réseaux sociaux, au nom d'une plus grande transparence.

Manifestation de citoyens réclamant une plus grande transparence à l'OMPR, au Barachois

Une séance boycottée par certains membres

Ces citoyens, et en particulier Antoine Fontaine, Marie-Pierre Paris et Séverine Bénard, s'en étaient ensuite émus face aux médias, le 4 avril dernier. Ils n'ont pas apprécié qu'on leur demande par la suite de signer une clause de confidentialité afin de s'assurer qu'un incident similaire ne se reproduise.

Soutenus par leurs camarades, le trio s'est à nouveau fait entendre ce vendredi midi sous les fenêtres de la préfecture, à Saint-Denis, au Barachois. Ils ont ensuite boycotté l'assemblée plénière de l'OPMR qui s'est d'ailleurs tenue cette fois-ci en visio-conférence, et non plus en présentiel comme le mois dernier...

"Stop à la vie chère", clame cette citoyenne sous les fenêtres de la préfecture

Manifestation au Barachois

"Cette transparence, on ne la demande pas depuis cette année, on la demande depuis plus de trois ans, réagit Séverine Bénard. Ils serrent un peu plus la vis en remettant l'assemblée plénière en visioconférence et en nous demandant de signer une clause de confidentialité à nous citoyens, alors que nous n'avons même pas de statut et que le président s'était engagé à nous en donner un".

Pour rappel, c'est sous l'impulsion d'Annick Girardin, alors ministre des Outremer, que l'OPMR a été ouvert à 50 Réunionnais tirés au sort, en mars 2019, à la suite du mouvement des gilets jaunes au mois de novembre 2018.

"Arrête gaspille l'argent créole !"

Le chemin est encore long, déplore Séverine Bénard. "On a réalisé notamment des travaux sur le logement, sur tout ce qui touche à la vie chère à La Réunion et ces travaux restent au fond des tiroirs. L'OPMR a une dotation de 100 000 euros depuis 2019 et il ne fait que des études qui ne sont même pas saisies par les élus. Ca sert à quoi ? Autant mettre l'argent dans la Santé ou l'Education mais "arrête gaspille l'argent créole !""

Un cri de colère entendu par les représentants institutionnels ? Cela ne transparait pas en tout cas du compte-rendu de la séance de ce vendredi après-midi. L'OPMR qui précise par contre avoir signé une convention cadre avec l'INSEE afin d'être associé à toutes les études statistiques conduites sur la problématique de la vie chère.

Un bilan sur l'opération de rachat de Vindémia

Enfin, deux ans après l’opération de rachat de Vindémia par GBH autorisée par l’Autorité de la concurrence, l'OPMR indique qu'un appel d’offre a été lancé auprès de plusieurs bureaux d’études pour qu’un bilan d’étape soit réalisé.

Ce point de situation portera en particulier sur ces conséquences de ce rachat observées dans le domaine de la grande distribution, sur les prix de l'alimentaire et au-delà. Cet "audit" devrait démarrer dans le courant de ce mois de mai 2022. Pas sûr là non plus qu'il y ait véritablement de la transparence au menu.