Le préfet Jérôme Filippini et la procureure de Saint-Denis Véronique Denizot ont présenté ce lundi 10 octobre le bilan d’activité 2021 du Codaf, le Comité départemental anti-fraude de La Réunion.
Et le montant total des fraudes s'élève ainsi à 62 millions d'euros pour l'année dernière, selon les données collectées. Près de la moitié, 30 millions d'euros, ont été récupérés par les services de l'État. Difficile cependant de faire la comparaison par rapport aux années précédentes étant donné que les contrôles ont été en partie suspendus au plus fort de la crise sanitaire.
Impôts, cotisations sociales, allocations...
"A cela s’ajoute la fraude qu’on a évitée par l’activité des contrôles, à savoir 26 millions d'euros. Cette activité de contrôle est très importante parce qu'elle dissuade et empêche des gens qui voudraient frauder ou escroquer", a encore précisé le préfet Filippini.
"À La Réunion, la fraude, c'est d'abord la fraude au paiement d'un certain nombre de contributions. On ne paie pas ses impôts, on ne paie pas ses cotisations sociales", explique-il encore.
"Ensuite, c'est la fraude aux prestations, c'est à dire que je demande à recevoir le RSA ou l'allocation adulte handicapé alors que je n'y ai pas le droit. C'est aussi le travail illégal : on fait travailler sur des chantiers, on fait travailler dans un restaurant quelqu'un qui n'a pas ses droits".
Revoir l'interview du préfet Filippini sur Réunion La 1ère :
Huit millions d'euros de fraude enregistrés à la CAF
Par ailleurs, la Caisse des allocation familiales a, elle, enregistré plus de 8 millions d'euros de fraudes. Et 19 millions de fraudes ont pu là encore être évitées en amont grâce aux contrôles. Au même titre que l'Urssaf ou encore Pôle Emploi, la CAF, collabore avec le CODAF dans la lutte contre les différents types de fraudes : travail illégal, fraude aux prestations sociales, fraude fiscale,...).
Ce sont d'ailleurs les services de la Caisse des allocations familiales, mais aussi ceux de la Douane qui enregistrent eu le plus de fraude. Et pour la première fois l'année dernière, des activités de fraudes ont été également observées dans le secteur agricole.
Amener les fraudeurs à rembourser
"Toutes les affaires n’ont pas vocation à finir devant le tribunal, précise la procureure Denizot. Ce qui est réservé à l’examen du juge, c’est la fraude qui porte sur un montant important, c’est la fraude organisée, la fraude commise de manière réitérée par exemple et pour beaucoup de fraudeurs, on va prendre des mesures alternatives, s’assurer du remboursement de l’indu et proposer des stages en alternative aux poursuites, l’idée étant d’éviter la réitération des faits".
Revoir l'interview de la procureure Denizot sur Réunion La 1ère :