Des petits Dionysiens sensibilisés au réchauffement climatique

Des ruchers au Butor, à Saint-Denis.
Au Butor ce jeudi 27 avril, près de 200 écoliers ont participé à des ateliers de sensibilisation au réchauffement climatique. Dans leurs quartiers où les températures peuvent vite grimper; ils ont appris que la solution pour se rafraîchir pouvaient se trouver dans la végétalisation des espaces.

Le réchauffement climatique n'épargnera pas Saint-Denis, et ces jeunes écoliers s'en apercevront dans les prochaines années. Afin de les sensibiliser au plus tôt, la ville a organisé ce jeudi des ateliers à destination des élèves des écoles Bouvet et de Champ Fleuri, au Butor, à l'endroit même où un petit jardin a récemment été aménagé et des ruchers implantés. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Dans leur quartier, au Butor ou à Champ Fleuri, il fait chaud ! Mais ces marmailles savent désormais comment créer des "îlots de fraîcheur"

Une action qui s'inscrit dans le cadre du PRUNEL (Projet de renouvellement urbain Nord Est littoral), engagé dans les trois quartiers dionysiens du Butor, de Champ Fleuri, et du bas de la rue Maréchal Leclerc, des quartiers denses où il peut faire très chaud. 

Apporter de la fraîcheur par la végétalisation

Comment et pourquoi cette chaleur ? Comment faire en sorte de faire baisser la température ? Où planter des arbres pour créer des îlots de fraîcheur ? Autant de points qui ont été abordés avec les marmailles.

"On est là pour sensibiliser les enfants aux îlots de fraîcheur. On leur apprend cette notion de chaleur, et comment on apporte de la fraîcheur par la végétalisation", explique Elodie, animatrice pour le projet Prunel. Ainsi, planter des arbres en bas des immeubles ou dans des jardins collectifs, permet de fournir de l'ombre, mais aide aussi à rafraîchir des zones urbaines puisque contrairement au béton, la végétation ne produit pas de chaleur, leur explique-t-on. 

Former des citoyens exemplaires 

Pour la maire, Ericka Bareigts, il s'agit de faire des ces enfants des citoyens plus exemplaires que les générations actuelles. "Les enfants sont plus que des témoins, ils sont des acteurs de cette transformation, ils sont en train de préparer une ville qui sera la leur dans 20 ans. Le fait de les avoir accompagnés fera des citoyens plus exemplaires que ce que nous avons été", dit-elle. 

Plus de 30°C la moitié de l'année 

Cette sensibilisation est cruciale, fait-elle valoir, dans un contexte où les températures n'iront pas en décroissant. "On protège les Dionysiens parce que selon les météorologistes, dans les années qui viennent, nous aurons une température de plus de 30 degrés pendant la moitié de l'année", s'inquiète l'édile de Saint-Denis.

La ville récompensée pour son action contre la pollution lumineuse 

Alors pour y remédier "nous transformons les espaces très minéraux où il fait chaud en jardins, comme ici, où les enfants peuvent planter des arbres, et où il y a maintenant une ruche qui produit du miel", se satisfait Ericka Bareigts. Pour poursuivre sur cette lancée de durabilité, elle évoque aussi la diminution de la pollution lumineuse. Saint-Denis compte désormais 9 000 points lumineux en LED, moins gourmands en énergie, "et on va même encore diminuer l'intensité de ces lumières pour protéger la biodiversité", affirme-t-elle. 

Des ruchers au Butor, à Saint-Denis.

C'est justement pour son action en matière de lutte contre la pollution lumineuse que la ville de Saint-Denis a été récompensée du Trophée des outre-mers durables. Profitant de ces ateliers, le président des éco-maires et vice-président de l'association des maires de France, Guy Geoffroy, a remis cette distinction à la ville. "Ce prix récompense une vision, une politique d'ensemble, visant à remettre de la nature en ville et promouvoir la biodiversité", soulignait-il. 

Le réchauffement climatique, un enjeu mondial 

A La Réunion, le réchauffement climatique est déjà à l'oeuvre : la température a augmenté de près d'1°C par rapport aux observations d'il y a 50 ans. Selon le scénario le plus optimiste, le réchauffement de la planète atteindrait +1,4°C à la fin du siècle selon le dernier rapport du GIEC publié en mars 2023. Selon le pire scénario, +4,4°C. Mais à chaque dixième de dégré, les risques grandissent, que ce soit en matière d'incendies, de montée des eaux, de sécheresse ou encore de phénomènes cycloniques plus violents... 

La hausse de la température a d'ores et déjà fait disparaître des centaines d’espèces et provoque des épisodes de mortalité à la fois sur Terre et dans les océans. Le risque d’extinction d’espèces ou de perte irréversible de biodiversité dans les écosystèmes variés, dont les forêts, les récifs coralliens et l’Arctique augmente.