Depuis ce vendredi 21 avril 2023, des salariés de l'enseigne Carrefour ont entamé un mouvement de grève illimité.
Tôt ce vendredi matin, dès 5h, ils ont entravé l'accès marchandises de la grande surface, qui a malgré tout ouvert ses portes aux clients. Mais les salariés grévistes sont présents à l'entrée du magasin, tentant de dissuader les clients d'entrer pour faire leurs courses.
Munis de leur mégaphone, les salariés criaient leur colère à l'entrée de la grande surface. "Respect a nou !" scandaient-ils.
Des revendications salariales non satisfaites
Ces salariés protestent contre des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui ne répondent pas à leurs revendications salariales. Trois réunions se sont déjà tenues entre les syndicats et la direction dans le contexte des NAO.
Alors que le magasin aurait atteint les "155 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière", selon le tract distribué pour sensibiliser la clientèle ce vendredi matin, l'augmentation de 2,5% proposée aux salariés par la direction ne serait pas à la hauteur. Ils souhaitent une revalorisation à la hauteur de l'inflation, à 3,90%.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Nou lé des salariés pauvres"
"Nou la eu la NAO, l'employeur la propose a nou 2%, ensuite 2,5%, et l'inflation lé à 3,90%. Li la fé un chiffre record l'année dernière, donc nou demand' a li 3,90% d'augmentation. Na 35 ans nou lé la, le SMIC la rattrap' a nou au 1er janvier 2023, lé pas normal. Toute i augmente dans ce magasin, et nout salaire i ress pareil ! Nou lé des salariés pauvres dans ce magasin", s'indigne Nadège, hôtesse de caisse.
"Si on est là aujourd'hui, c'est parce qu'on n'a pas été écoutés", souligne Bernard, qui dit toucher 1 300 euros nets mensuels au bout de 25 ans de service.
2,5% d'augmentation
Selon les arguments brandis par les salariés de l'hypermarché, l'augmentation consentie par la direction ne serait que de 0,31% sur les 2,5% au total (pour les salariés niveau 2B) : dans leur calcul, ils prennent en compte les 2,19% d'augmentation du SMIC au 1er mai 2023.
Or, fait valoir la direction, les NAO sont faites sur l'année passée et non l'année à venir. "Les hausses de SMIC de 2023, on en tiendra compte sur nos salaires du 31 décembre 2023, mais on a bien donné les 8% de hausse de SMIC de 2022", avance Sullivan Bousleiman, directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde.
Une augmentation "au-dessus de l'inflation" selon la direction
Le directeur du magasin poursuit, défendant sa proposition : "Aujourd'hui nous avons des salaires moyens sur la catégorie 2B de 1678 euros au 31 décembre 2022, nous proposons avec les augmentations actuelles de 2023, 1752 euros, ça fait 73 euros en moyenne d'augmentation. Si on fait le calcul, on est au-dessus de l'inflation. Cette proposition répond à la problématique de hausse de pouvoir d'achat".
Le mouvement social étant illimité, les salariés grévistes entendent répéter leurs actions encore samedi et dimanche a minima.