Ce vendredi 16 juin, un détenu de la prison de Domenjod a été condamné en comparution immédiate à quatre ans de prison ferme et un an assorti d’un sursis probatoire. A sa sortie de prison, il aura une obligation de soin, de travailler et d’indemniser la victime. Il est aussi condamné à cinq ans de privation de ses droits civiques.
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Agression d’un surveillant à la lame de rasoir
Agé de 21 ans, le jeune homme a blessé un surveillant de la prison, le 7 juin dernier, lors de la promenade des détenus. Il lui a asséné un violent coup avec une lame de rasoir. Blessé à la main, le surveillant a eu un nerf sectionné, douze points de sutures et 21 jours d’Interruption Temporaire de Travail (ITT).
Cinq ans de prison requis
Le procureur avait requis cinq ans de prison avec maintien en détention et une privation de tous ses droits civiques pendant cinq ans. Durant l’audience, il s’est étonné de ne pas voir le détenu s’excuser, ni expliquer son geste. Quelques minutes plus tard, le détenu déclare qu’il "s’excuse auprès du surveillant" pour ce qu’il a fait, "je lui demande pardon", dira-t-il finalement.
Lors de la promenade des détenus
Ce jour-là, lors de sa promenade, le détenu aurait traversé un grillage pour récupérer un colis projeté au-dessus des murs de la prison. "Je n’ai pas pu le prendre parce que l’alarme a sonné, explique-t-il au tribunal. Mes camarades se sont mis à côté pour me cacher pour que le surveillant ne me voit pas".
Le surveillant surprend alors le détenu. Dans son rapport, il explique l’avoir l’accompagner vers la sortie de la cour. "Nous le tenions par les bras et tout se passait bien, et à 10 ou 15 mètres de la sortie il a commencé à s’agiter", explique le surveillant.
"Un acte volontaire, réfléchi, calculé"
Le jeune homme a alors sorti la lame de rasoir. "Je n’ai aucun contentieux avec lui, précise le surveillant. Pour moi, c’est un acte volontaire, réfléchi, calculé. Ça a été fait avec une grande froideur. Il parle de pressions de la part d’un autre détenu, certainement".
Des addictions et des condamnations
Ce détenu n’était pas connu pour être agressif. L’avocat de la défense, Me Ibrahim Akhoun, explique que son client souffre d’addiction depuis le collège : alcool, tabac chimique mais aussi zamal. Me Ibrahim Akhoun demandait "une peine assortie d’un sursis probatoire renforcé pour lui permettre de se réinsérer et d’entamer des soins pour ses addictions".
Il a déjà été condamné pour des faits de violences et de vols. Il devait sortir de prison en septembre prochain.