Ce nouveau dispositif de lutte contre les violences faites aux femmes est particulièrement discret et son atout réside justement dans sa petite taille. Le bouton d'alerte connecté "MonShérif" de signaler une agression à ses proches en un seul clic.
Il a été présenté par la Région Réunion ce samedi 25 novembre au MoCa, à Saint-Denis. La collectivité a choisi la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes pour la remise symbolique de ces premiers boitiers à sept associations locales engagées dans ce combat.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un boitier relié au téléphone portable
Connecté à un téléphone portable, "MonShérif" présente plusieurs fonctionnalités pratiques pour appeler au secours.
"Si je fais un clic court, il peut envoyer un SMS à cinq contacts pour dire que je suis potentiellement dans un endroit dangereux", explique Josian Hoareau, le directeur de la Cohésion sociale et des solidarités au Conseil régional.
"Et avec ce SMS, il y a aussi la gélolocalisation. On connait donc la position de la personne en cas de besoin", poursuit-il. Le bouton d'alerte dispose également d'une alarme sonore et d'un micro pour enregistrer tout ce qui se passe autour de son posesseur.
1 000 boutons commandés, près de 700 distribués prochainement
La Région Réunion avait été séduite par ce nouvel outil lors des Assises des violences intrafamiliales en mai dernier, et elle avait promis d'en commander en grande quantité. Au final, elle a commandé 1 000 boutons d'alerte pour un montant avoisinant les 40 000 euros.
Et les deux premiers tiers, soit 655 boitiers, seront distribués dans les prochains jours aux associations suivantes : AFFECT, Cevif, Femmes Solid'air, Femmes des hauts Femmes d'Outremer, Garde l'espoir, Union des femmes réunionnaises et AMAFAR-EPE.
"Un outil primordial" pour les victimes
"Ce bouton d'alerte va être un outil primordial", salue Valérie Brumaire, psychopraticienne à l'Association des maisons de famille de La Réunion.
"Nous voyons énormément de femmes victimes de violences qui vivent dans l'angoisse et même quand elles sont séparées de leur compagnon, elles sont traquées, suivies ou harcelées. Elles sont dans un état psychologique de détresse", souligne-t-elle.
Une aide pour sortir du cycle de la violence
"On souhaite apporter une aide et un soutien aux femmes qui cherchent une protection et qui ont besoin d'être rassurées parce qu'au moment où on entame des démarches pour sortir de la violence, il ne faut pas oublier qu'en face, il y a un agresseur qui continue de harceler et de violenter", argumente Evelyne Corbière, sénatrice et présidente de l'union des femmes Réunionnaises .
"Ce bouton va venir rassurer les femmes et leur dire qu'on les croit et qu'on est là", poursuit-elle.
Du téléphone grave danger au bracelet anti-rapprochement
Ce dispositif vient compléter les autres outils déjà déployés par l'Etat depuis la tenue du Grenelle des violences conjugales en 2019, et notamment les bracelets anti-rapprochement, les téléphone grave danger, en plus du renforcement des ordonnances de protection et de la création de places d'hébergement d'urgences supplémentaires.