Revoyez l'émission Dimanche Politique de ce dimanche 21 mai 2023 :
La deuxième marche des visibilités était organisée ce dimanche 21 mai à Saint-Denis. Pour Philippe Naillet, le combat pour la reconnaissance, la liberté et la dignité n’est pas encore totalement gagné à la Réunion. "On l’a vu encore récemment avec l’incendie du local LGBT à Saint-Denis. Je crois qu’aujourd’hui il y a un travail de conscientisation auprès de certaines personnes : dire tout simplement qu’il faut accepter la différence de genre il faut accepter que d'autres personnes aient une orientation sexuelle différente de la sienne".
Visite d’Elisabeth Borne : "Je jugerai à l’occasion du CIOM"
A propos de la visite d’Elisabeth Borne à la Réunion la semaine dernière, le député socialiste attend la tenue du Comité Interministériel Outre-mer au mois de juin pour voir comment se traduiront les annonces faites par la Première ministre. "Ce que j’attends du CIOM c’est que il y ait des décisions qui soient prises, des priorités qui soient fixées, qu’il y ait un calendrier qui soit arrêté et surtout qu’il y ait les financements, sinon ce serait du blabla."
Le logement, "ce n’est plus un sujet, c’est une urgence"
"Il y a trop de Réunionnais qui attendent un logement depuis longtemps donc il faut relancer la production de logements et j’espère que dans le CIOM on aura un certain nombre de décisions concrètes et fortes qui seront annoncées". "Il y a la question de l’approvisionnement des matériaux, il faut arrêter d’aller chercher les matériaux en Europe il faut chercher les matériaux dans notre bassin. Il faut se pencher sur la question des normes ; il y a la question du foncier également, parce que le foncier coûte cher. Je pense à tous ces jeunes aujourd'hui qui attendent plus de 3 ans, 4 ans, pour avoir un logement. Il ne peut pas y avoir de projet de vie si vous n'avez pas un bon logement c'est essentiel et pour l'activité économique également puisque le logement ça créer de l'emploi".
RSA : "Tout le monde veut travailler"
Interrogé sur la confirmation par Elisabeth Borne que des sanctions seront bien prévues pour les allocataires du RSA qui ne respecteraient pas le "parcours d’accompagnement vers l’emploi", c’est-à-dire, entre autres de travailler quelques heures, Philippe Naillet souhaite rappeler le contexte réunionnais. "L’expérimentation va concerner à peu près 2000 réunionnais. Il y a une grande précarité ici, 100 000 personnes qui perçoivent le RSA, 37% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Bien sûr bien sûr l’emploi doit être la priorité… Les gens veulent travailler mais ça ne peut pas se faire à n’importe quel prix….Par rapport à cette expérimentation, il faut quelques précisions : combien d’heures ? Payées combien ? Quid des questions de déplacement, parce que ça a un coût, quid des questions de garde d’enfants, etc."
Climat : "On ne peut plus se contenter de demi-mesures"
Le ministre de la transition écologique Christophe Bécu a annoncé le lancement d’une consultation citoyenne sur l’adaptation à un réchauffement qui pourrait aller jusqu’à +4° en France hexagonale à la fin du siècle. "Je suis rassuré et inquiet en même temps", explique le député socialiste. "Rassuré parce qu’il faut y aller, on peut plus maintenant se contenter de demi-mesures. On voit bien les températures qui sont au-dessus de la moyenne saisonnière et nous, sur une île, on est encore plus exposés qu’ailleurs avec la montée des océans, des phénomènes climatiques qui seront plus forts, etc. En même temps j’espère que ça ne va pas être "du pipeau"".
"A chaque fois qu'on fait un investissement aujourd'hui, à chaque fois qu'on finance un investissement, qu'on accorde une subvention, on doit se poser la question : « est-ce que c’est bon par rapport à la lutte contre le réchauffement climatique ou pas ?"
Gauche : "Il faut continuer à travailler ensemble"
A propos de l’avenir de la coalition au Conseil régional et du conflit éventuel entre Huguette Bello, la présidente, et Ericka Bareigts, la maire de Saint-Denis, autour du déplacement de la statue de Mahé de la Bourdonnais, Philippe Naillet estime qu’elles sont "conscientes qu’il faut se détacher des épiphénomènes et se mettre à la hauteur des sujets qui interpellent les Réunionnais".
A propos de l’avenir de l’intergroupe parlementaire de la NUPES auquel appartient le député socialiste, il souhaite que l’alliance se poursuive. "La macronie après Macron, ne survivra pas : elle n’a pas d’organisation, elle n’a pas d’élus locaux, elle a quelques députés qui ont été élus dans la foulée d’Emmanuel Macron mais elle ne survivra pas. Le danger c’est le Rassemblement national qui est peut-être aux portes du pouvoir. Les seuls qui sont crédibles aujourd’hui pour porter quelque chose, c’est la gauche mais pour cela il faut rassembler toute la gauche, il ne faut exclure personne, que dans cette gauche-là aucune organisation ne cherche à dominer les autres et il faut avoir un programme alternatif au Rassemblement national."