Dans les hauts de Saint-Joseph, à Bézave, des dizaines de kilos de goyaviers sont transformés. Didier Payet les traite directement dans son atelier. D’ici peu, ils seront recyclés pour nourrir des porcs de l’exploitation voisine.
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"Là je passe les goyaviers sur un tamis automatique qui va séparer le jus et la pulpe d’un côté et la peau et le grain de l’autre côté, explique Didier Payet, responsable de "Régal fruit". On le repasse deux fois pour avoir un jus homogène".
Recycler les déchets des fruits
Sur cent kilos de fruits, Didier Payet aura environ 10% de déchets pour la fabrication de purée de goyaviers. Les tangors et les ananas génèrent environ 50% de déchets.
Pour lui, pas question de jeter les restes, car il devra payer des frais sur les déchets organiques. "Avant j’étais obligé de payer un prestataire pour enlever et traiter ses déchets là, explique-t-il. Aujourd’hui la solution c’est que mes déchets servent à l’alimentation des porcs. Pour moi, c’est une économie".
Les porcs se régalent des goyaviers
Selon lui, il économise 6 000 euros par an. Un montant non négligeable. Deux fois par semaine, ses restes sont donc déposés à l’élevage de porcs d’Henri Robert, situé à proximité.
Aussitôt, l’éleveur distribue les restes de goyaviers à ses 160 porcs qui se régalent. Henri Robert, lui, est soulagé de payer moins d’alimentation importée. "Car on subit les hausses des prix des aliments, rappelle-t-il. Et le fait d’intégrer du végétal, du fait de l’encombrement de la panse, ça permet de diminuer les quantité d’aliments en fin d’engraissement".
Une économie circulaire qui répond à plusieurs problématiques
Ce lundi, des acteurs de la filière agricole locale se sont déplacés pour découvrir ce nouveau modèle. Même s’il s’agit d’une phase d’expérimentation, c’est un modèle vertueux d’économie circulaire en milieu rural où industriels, artisans et agriculteurs utilisent l’ensemble des ressources sans générer de déchets
"C’est une phase expérimentale, on a pu la mettre en place à Bezave et l’idée est d’essaimer ce modèle sur l’ensemble du territoire, assure Jeannot Lebon, élu de Saint-Joseph, coordonnateur d’initiatives locales. Ce modèle répond à des problématiques environnementales de la gestion des eaux, des déchets et de la souveraineté alimentaire".
Et en cas d’échec ?
Pour Serge Hoarau, vice président du Département, "quand on connait la difficulté à faire venir l’alimentation pour bétail, il y a de quoi nous encourager à soutenir ce modèle !" "Quand l’agriculteur sortira un produit normé de son exploitation, on pourra alors multiplier ce modèle entre groupement d’agriculteurs", ajoute Serge Hoarau.
En cas d’échec, les déchets organiques seront assimilés au paillage et transformer en compostes. Tous espèrent que l’expérimentation portera ses fruits.