Difficile de le manquer avec sa taille imposante et sa tête orange... L'Agame des colons est une espèce invasive représentant une menace multiple pour la biodiversité de La Réunion. Ce "gros lézard" pouvant atteindre 40 centimètres de long est omnivore, capable de manger aussi bien des fruits que des insectes ou encore d'autres lézards.
Depuis son arrivée dans les années 1990 à bord de bateaux en provenance d'Afrique, il a progressivement colonisé l'île et depuis, il représente par exemple une menace pour le gecko vert de Manapany à Saint-Joseph.
Une menace pour la faune locale
"Cet agame est un prédateur, ce qui en fait notre problématique principale", résume Joshua Favé chargé de mission Lutte contre la faune exotique pour l'association Nature Océan indien (NOI) dont l'objectif est de préserver l'habitat du célèbre gecko péï.
L'Agame des colons se nourrit également des oiseaux endémiques et indigènes de l'île, sans compter qu'il peut être porteur de maladies pouvant être transmises à d'autres espèces. "Et il est accessoirement friand des abeilles", ajoute Joshua Favé qui était interrogé dans le journal télévisé de Réunion La 1ère ce mercredi 18 septembre. "Avec tout ça, on comprend vite pourquoi cet agame est une menace pour la faune locale".
Revoir l'interview de Joshua Favé sur Réunion la 1ère :
Le travail de l'association NOI
Alors quelles sont les actions des autorités réunionnaises face à cette espèce invasive ? La coordination des opérations de lutte, lorsque celles-ci utilisent le tir, est confiée à la louveterie ou à l’association NOI, selon un arrêté préfectoral en date du 11 janvier 2022.
L'association est d'ailleurs au coeur du projet POLAR, le Plan Opérationnel de Lutte contre l’Agame des colons à la Réunion
Un site internet dédié pour signaler la présence d'espèces invasives
Lorsque l'on croise un Agame des colons dans le secteur de Saint-Joseph et de Manapany en particulier, il est possible de se rapprocher directement de l'équipe de Nature Océan indien par téléphone au 02 62 08 79 95. "L'élimination de cet agame est une priorité pour nous", insiste Joshua Favé.
Il est également possible d'envoyer un signalement sur la plateforme en ligne espècesinvasives.re , gérée par le Groupe espèces invasives Réunion (GEIR). Sur ce site internet dédié, les Réunionnais sont invités à signaler les espèces invasives animales ou végétales qu’ils seraient amenés à croiser au cours de leurs balades, randonnées, dans leur jardin ou dans l’espace public.
Selon la préfecture, on dénombre à La Réunion plus de 2 000 espèces végétales introduites, dont 131 sont considérées comme envahissantes. Pour la faune, en dehors des insectes et des mollusques, La Réunion compte 70 espèces introduites, déjà présentes dans les milieux naturels et urbains. Parmi ces dernières, 14 sont considérées comme envahissantes.