On l’apprécie bien frais, surtout en cette période de fortes chaleurs. De variété rouge sanguine, rose, jaune ou blanche, le pitaya séduit les amateurs de fruits de saison. Mais pour pouvoir les déguster, il faut d’abord les récolter.
Et obtenir un fruit du dragon nécessite une pollinisation minutieuse. Un rituel bien orchestré à l’aide d’un pinceau et d’un gobelet.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
En Asie, d’où est originaire le fruit du dragon, ce sont les chauves-souris qui s’occupe de la pollinisation du pitaya en récoltant le pollen sur leurs poils, puis en butinant de fleur en fleur.
A La Réunion, faute de chauves-souris fécondatrices, c’est l’homme qui met la main à la pâte.
Une question d’habitude
Pour Stéphane Hoareau, producteur de pitayas à Saint-Joseph, la pollinisation des "belles de nuit" est une question d’habitude. Quand les petites branches de pistils sont remplies de pollen, c’est que la fécondation est faite.
Pour réussir une bonne pollinisation, il faut faire une pollinisation croisée entre les espèces.
Stéphane Hoareau, producteur de pitayas
En effet, il existe diverses variétés de pitayas : rose, rouge sanguine, jaune ou encore blanche. Il faut donc bien badigeonner le pistil avec le pinceau pour qu’il y ait une bonne quantité de pollen. Un geste qui garantit un bon et gros fruit.
Petite astuce de l’agriculteur, mettre du papier aluminium sur le pistil après la fécondation. Cela le protège de la pluie. En effet, soumis aux averses, le pollen est enlevé du pistil et le fruit coule.
Une opération délicate et éphémère
Les agriculteurs n’ont qu’une nuit pour féconder les fleurs de pitaya. En effet, les "belles de nuit" portent bien leur nom. Car, au matin, une fois les fleurs fermées, seules les abeilles peuvent effectuer la fécondation.
Stéphane Hoareau et son acolyte ont réalisé l’exploit de polliniser près de 4 000 fleurs le 20 décembre dernier. Un travail de longue haleine car un seul fruit sera issu d’une fleur.
Les répercussions des cyclones
Les passages successifs des cyclones Batsiraï et Emnati ont laissé des traces sur l’exploitation de Stéphane Hoareau à Saint-Joseph. L’agriculteur estime ses pertes de l’ordre des 20% dans le champ.
Avec le poids des raquettes de pitaya (cactus), les poteaux ferraillés ont plié avec les intempéries.
Stéphane Hoareau, producteur de pitayas
Ce sont les fruits qui ont surtout été contrariés au niveau de la maturation avec la surcharge d’eau.
Plus pour la variété rouge, j’ai perdu à peu près 70% de la récolte parce qu’il s’est gorgé en eau, le fruit a carrément éclaté avant maturité.
Stéphane Hoareau, producteur de pitayas
Les fleurs, plus solides, ont tenu le coup en revanche. Les prochains fruits seront donc à retrouver sur les étals dans un mois exactement. Trente jours c’est le temps qu’il faut au fruit pour arriver à maturité.
Un fruit bon pour la santé
Le pitaya possède de nombreuses vertus nutritives. Ses graines ont un effet laxatif et participe donc à la digestion.
Riche en vitamines, minéraux, fibres et antioxydant, le fruit du dragon est peu calorique. Sa chair favorise la prévention de la goutte en réduisant le taux d’acide urique.
Par ailleurs, la fleur de pitaya est aussi comestible, elle peut se consommer sous forme de thé.