Pitaya, le fruit des "belles de nuit"

Une fleur de pitaya avant sa fécondation
On les appelle les fruits du dragon : les pitayas séduisent autant par leur beauté, que par leurs saveurs et leurs vertus. La saison est prévue jusqu’au mois d’avril, mais avant de les récolter, il faut les féconder. Une opération minutieuse car les producteurs ne disposent que d’une soirée pour réaliser la pollinisation.

On l’apprécie bien frais, surtout en cette période de fortes chaleurs. De variété rouge sanguine, rose, jaune ou blanche, le pitaya séduit les amateurs de fruits de saison.   Mais pour pouvoir les déguster, il faut d’abord les récolter.

Et obtenir un fruit du dragon nécessite une pollinisation minutieuse. Un rituel bien orchestré à l’aide d’un pinceau et d’un gobelet.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Fruits du dragon : la nuit de la fécondation

En Asie, d’où est originaire le fruit du dragon, ce sont les chauves-souris qui s’occupe de la pollinisation du pitaya en récoltant le pollen sur leurs poils, puis en butinant de fleur en fleur.

A La Réunion, faute de chauves-souris fécondatrices, c’est l’homme qui met la main à la pâte.

Une question d’habitude

Pour Stéphane Hoareau, producteur de pitayas à Saint-Joseph, la pollinisation des "belles de nuit" est une question d’habitude. Quand les petites branches de pistils sont remplies de pollen, c’est que la fécondation est faite. 

Pour réussir une bonne pollinisation, il faut faire une pollinisation croisée entre les espèces.

Stéphane Hoareau, producteur de pitayas

En effet, il existe diverses variétés de pitayas : rose, rouge sanguine, jaune ou encore blanche. Il faut donc bien badigeonner le pistil avec le pinceau pour qu’il y ait une bonne quantité de pollen. Un geste qui garantit un bon et gros fruit.

Petite astuce de l’agriculteur, mettre du papier aluminium sur le pistil après la fécondation. Cela le protège de la pluie. En effet, soumis aux averses, le pollen est enlevé du pistil et le fruit coule.

La pollinisation de la fleur de pitaya se fait à l'aide d'un pinceau

Une opération délicate et éphémère  

Les agriculteurs n’ont qu’une nuit pour féconder les fleurs de pitaya. En effet, les "belles de nuit" portent bien leur nom. Car, au matin, une fois les fleurs fermées, seules les abeilles peuvent effectuer la fécondation. 

Stéphane Hoareau et son acolyte ont réalisé l’exploit de polliniser près de 4 000 fleurs le 20 décembre dernier. Un travail de longue haleine car un seul fruit sera issu d’une fleur.

La fécondation des fleurs de pitaya se fait de nuit

Les répercussions des cyclones

Les passages successifs des cyclones Batsiraï et Emnati ont laissé des traces sur l’exploitation de Stéphane Hoareau à Saint-Joseph. L’agriculteur estime ses pertes de l’ordre des 20% dans le champ.

Avec le poids des raquettes de pitaya (cactus), les poteaux ferraillés ont plié avec les intempéries.

Stéphane Hoareau, producteur de pitayas

Ce sont les fruits qui ont surtout été contrariés au niveau de la maturation avec la surcharge d’eau.  

Plus pour la variété rouge, j’ai perdu à peu près 70% de la récolte parce qu’il s’est gorgé en eau, le fruit a carrément éclaté avant maturité.

Stéphane Hoareau, producteur de pitayas

Les fleurs, plus solides, ont tenu le coup en revanche. Les prochains fruits seront donc à retrouver sur les étals dans un mois exactement. Trente jours c’est le temps qu’il faut au fruit pour arriver à maturité.  

La pollinisation des fleurs de pitaya se fait la nuit

Un fruit bon pour la santé  

Le pitaya possède de nombreuses vertus nutritives. Ses graines ont un effet laxatif et participe donc à la digestion.

Riche en vitamines, minéraux, fibres et antioxydant, le fruit du dragon est peu calorique. Sa chair favorise la prévention de la goutte en réduisant le taux d’acide urique.

Par ailleurs, la fleur de pitaya est aussi comestible, elle peut se consommer sous forme de thé.