PORTRAIT. Le curcuma, une culture de tradition de père en fille chez les Hoareau

Guibert Hoareau, producteur de curcuma et de conflore à la Plaine-des-Grègues.
La 21ème édition de la Fête du Safran se déroule du 8 au 11 novembre sur le champ de foire de la Plaine-des-Grègues, dans les Hauts de Saint-Joseph. Elle met à l’honneur l’or jaune péi et les producteurs de curcuma. Une culture de tradition, qui se transmet de génération en génération chez les Hoareau.

Guibert Hoareau, le père, cultive le curcuma depuis près de 30 ans sur ses 3 hectares de terre à la Petite-Plaine, dans les Hauts de Saint-Joseph. Lui a repris l’exploitation de son père, et est sans doute le plus ancien cultivateur de safran péi de La Réunion, une culture propre à cette région des Hauts du Sud sauvage.

 

Une année difficile

Sa fille Amélie cultive avec lui, sur un hectare. Sa première récolte était il y a deux ans, environ 150 kg de curcuma. Cette année, ce sera moins bien, regrette-t-elle.

Cette année, c’était une mauvaise année. En fait c’est la maladie qui s’installe un petit peu au niveau des exploitations.

Amélie Hoareau, cultivatrice de curcuma à la Petite-Plaine, à Saint-Joseph

 

Le cyclone Belal en janvier dernier n’a pas non plus aidé. Résultat, la récolte n’a pas été bonne. Idem pour son papa. Guibert Hoareau se contentera de 2 tonnes de curcuma cette année, contre 4,5 tonnes d’ordinaire. Trop d’eau, et puis aussi pas assez de main d’œuvre.

 

Une culture exigeante

Une maigre récompense, quand on connait la difficulté de cultiver le safran péi.

D’arracher le curcuma, déjà c’est très physique, le secouer, ensuite le nettoyage.

Amélie Hoareau, cultivatrice de curcuma à la Petite-Plaine, à Saint-Joseph

 

Amélie a " grandi dedans " et précise qu’il y a un " apprentissage derrière ", ce qui n’enlève rien au travail qu’il faut fournir et dont les gens n’ont pas forcément conscience. Le curcuma est une culture de tradition, dont la valeur " plus estimable encore " pour Amélie.

  

Des consommateurs en quête d’authenticité

Le curcuma est un tubercule précieux pour les agriculteurs péi et les consommateurs. Présent dans presque tous les plats, il est indissociable la cuisine réunionnaise. En poudre, en gelée, en sirop, ils le déclinent de plusieurs façons pour satisfaire la demande des consommateurs.

Il y a une petite particularité aujourd’hui, on a fait de la praline au curcuma.

Amélie Hoareau, cultivatrice de curcuma à la Petite-Plaine, à Saint-Joseph

 

Ses confiseries, Amélie les vendra sur la Fête du Safran, à la Plaine-des-Grègues. Le public sera nombreux à s’y rendre, l’évènement est particulièrement prisé. Chaque année, il attire entre 25 000 et 30 000 visiteurs en quête d’authenticité.

" C’est tout simplement un marqueur de l’agriculture péi, le curcuma ", estime Patrick Lebreton, le maire de Saint-Joseph. Pour lui, il s’agit d’une valeur qui permet d’allier agriculture et tourisme, avec le développement de l’agritourisme. Un moyen de mettre en avant le produit et son usage dans la culture réunionnaise.