Saint-Joseph : à la Plaine-des-Grègues, Guibert Hoareau transforme le conflore en farine

Dans les hauts de Saint-Joseph, il n'y a pas que du curcuma ! Mais toujours dans les racines cultivées à la Plaine-des-Grègues, voici le conflore, ou Canna indica, de son nom scientifique. Tout comme la patate douce ou l'arrow-root, il fait partie de ces racines lontan qui font notre patrimoine réunionnais. 

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Si le conflore est planté au mois de juillet pour sortir de terre trois mois plus tard, ce n'est qu'un an plus tard que sa racine est récoltée. Guibert Hoareau en produit à la Plaine-des-Grègues, à côté de l'arrow-root et du curcuma. 

Mais l'agriculteur ne se contente pas de cultiver ce conflore : il a décidé d'en opérer aussi la transformation, en une fine farine nourrissante et sans gluten. 

Une bétonnière détournée en machine à laver

Pour cela, il a développé tout un processus, quitte à faire preuve de système D ! Car de retour du champ, c'est dans une bétonnière qu'il jette ses rhizomes de conflore avec de l'eau, pour les nettoyer à la manière d'une grande machine à laver. "Avant on faisait ça à la main. Mais avec la bétonnière, on gagne du temps, c'est plus pratique et efficace !", constate Guibert Hoareau, satisfait en regardant fonctionner l'outil de chantier détourné.

Une farine obtenue par décantation 

Le conflore en ressort tout propre, et prêt à être débarrassé de ses longues racines pour ne garder que le rhizome. Un rhizome que Guibert Hoareau va broyer pour extraire la farine. A plusieurs reprises, le marc de conflore est rincé et pressé au-dessus d'un tamis pour que par procédé de décantation, la farine retombe au fond du bac après plusieurs heures de repos. 

"On met le marc sur le tamis, on met de l'eau, on presse, et la poudre va descendre au fond du bac. On laisse reposer, on délaye, et au bout de trois fois on met au soleil", explique Guibert Hoareau. 

Séchée et mixée 

C'est après un troisième délayage et une ultime nuit de repos que la poudre recueillie est étalée sur de larges tables de séchage où le soleil va faire son oeuvre. Après une bonne semaine de séchage, il reste encore à mixer la farine obtenue, pour obtenir un grain très fin "idéal pour les gateaux et bonbons", sourit Guibert Hoareau. Le tout, sans gluten. 

L'occasion se présentera de découvrir cette farine de conflore, et d'autres produits du terroir, lors des Journées portes ouvertes des producteurs de la Plaine-des-Grègues, ce week-end.