Un "monstre", une "violence quotidienne" et des plaintes : pour le fils de Lise-May, le drame aurait pu être évité à Saint-Joseph

Lise-May, 55 ans et mère de 3 enfants, victime de féminicide
A Saint-Joseph, Lise-May Morel est décédée de plusieurs coups de couteau, samedi. L'agresseur présumé est son ex-compagnon. Le fils de la victime, Cédric, a vu sa mère mourir et estime que ce drame aurait pu être évité.

"Elle était harcelée par téléphone, dans la rue, elle avait déposé plusieurs plaintes, je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas bougé plus que ça", déplore Cédric. Pour l'un des fils de Lise-May Morel, "les forces de l'ordre n'ont pas fait ce qu'il fallait". Le drame aurait pu être évité, selon lui.

Regardez son témoignage sur Réunion La 1ère :

A Saint-Joseph, Lise-May Morel est décédée de plusieurs coups de couteau, samedi. L'agresseur présumé est son ex-compagnon. Le fils de la victime, Cédric, a vu sa mère mourir et estime que ce drame aurait pu être évité

 

Poignardée sous les yeux de son fils

Samedi dernier, dans le quartier de Jean Petit, à Saint-Joseph, Cédric a vu sa mère "se faire poignarder" sous ses yeux. Lise-May est décédée de plusieurs coups de couteau à son domicile.

L'agresseur présumé est son ex-compagnon qu'elle avait décidé de quitter il y a deux mois. Selon ses proches, elle vivait depuis dans la peur et était "harcelée" au quotidien. Mère de trois enfants et grand-mère, elle aurait déposé plusieurs mains courantes à la gendarmerie.

"De la fierté dans son regard"

Vers 18 heures, samedi, Lise-May appelle son fils Cédric à l'aide. Son ancien compagnon est arrivé chez elle. Elle se dit en danger. "En arrivant devant la porte de la chambre, je voyais le visage de ma mère couvert de sang", raconte Cédric, traumatisé.

Quand il m'a vu, il a continué à la poignarder. J'ai vu son regard, c'était comme s'il était fier. Quand je me suis approché, il a retourné le couteau contre lui au niveau de sa gorge.

Cédric, le fils de la victime

 

"Un monstre"

Son père a tenté de mettre fin à ses jours. Il a été hospitalisé. Son pronostic vital est engagé. "J'ai dit à ma copine d'appeler l'hôpital pour demander s'il était vivant ou mort, ajoute Cédric. J'ai autre chose à faire que d'aller à l'hôpital pour voir un monstre.  Faut qu'il soit jugé, qu'il paie pour ce qu'il a fait".

Des violences familiales quotidiennes

Cédric l'assure, son père, était violent envers sa mère, et envers lui aussi. "Il est nerveux, très méchant, il attrapait tout pour frapper, raconte le jeune homme. Dans ces moments-là, il fallait s'éloigner et attendre qu'il se calme. Je ne comprends pas pourquoi il était libre, il montait là-haut (ndlr, au domicile de son ex-compagne) plusieurs fois. Elle avait peur et ne savait plus quoi faire".

"L'inaction des autorités ?"

Lise-May avait changé les serrures et mis un cadenas à l'entrée de sa maison. Mais ça n'aura pas suffi. "Je ne comprends pourquoi les forces de l'ordre n'ont pas bougé plus que ça", répète son fils. La famille de Lise-May regrette "l'inaction des autorités".

La belle-fille de Lise-May raconte qu'elle "n'osait pas sortir". "Elle mettait des sweat à capuche pour pas qu'il la reconnaisse, raconte la jeune femme. Depuis trois jours, elle sortait avec un couteau dans son sac en disant, soit il me pique, soit je le pique. Et c'est son couteau, qui était censé la protéger, qui l'a tué".

Regardez son témoignage sur Réunion La 1ère :

 

Une enquête pour homicide par conjoint a été ouverte par le parquet de Saint-Pierre. L'autopsie du corps de Lise-May Morel doit avoir lieu ce lundi 8 novembre.