A la même heure, hier après-midi, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, sans masque pour la plupart, sur l’esplanade de Saint-Leu, à l’occasion d’un "flash mob" marron. Le maire Bruno Domen condamne cette initiative, tout comme une partie de la population...
Ces images de centaines de personnes entassées les unes contre les autres, dans une ambiance certes conviviale, mais bien dans l’irrespect le plus total des mesures sanitaires en vigueur, ont fait le tour de l’île. Et elles n’en finissent pas de faire réagir.
Interrogé par Réunion La 1ère, le maire de Saint-Leu Bruno Domen confirme que la municipalité avait été alertée il y a une quinzaine de jours de l’organisation d’un rassemblement sur l’esplanade, ce samedi 24 avril. "On a interpellé les services de la préfecture, mais on n’a pas eu de retour et on croyait donc que c’était annulé", assure l’élu qui parle d’une foule atteignant le millier d’individus.
"Joie de vivre et bienveillance"
L’appel aurait a priori été lancé depuis le groupe Facebook "Joie de vivre et bienveillance", précisent ce dimanche, nos confrères du Quotidien. Et la photo d’illustration du groupe correspond bien à ce flash mob.
L’événement débuté aux alentours de 14 heures aura duré une partie de l’après-midi. Pas plus d'une petite heure, assurent les gendarmes qui ont mis fin à la fête, en commençant à verbaliser une vingtaine de contrevenants à l’obligation du port du masque sur la voie publique. La foule, pas du tout agressive, s'est alors dispersée dans le calme.
Une "initiative dangereuse et contre-productive"
Quid des gestes barrières ? Quid de la distanciation physique ? Comme l’a défendu la municipalité de Saint-Leu dans un communiqué, "ce type d’initiative demeure dangereux et contre-productif" et "fait malheureusement courir un grand risque sur la maîtrise de l’épidémie, sur la sortie de crise et sur la reprise d’une vie "normale" pour tous".
La mairie qui dit "comprendre les difficultés qu’engendrent la crise sanitaire depuis plus d’un an et le sentiment de ras-le-bol que peuvent susciter les mesures de restrictions inhérentes", rajoute que cela "ne peut être accepté que pendant que la majorité de la population réalise des efforts conséquents, une minorité agit au risque d’anéantir tous les sacrifices réalisés".
Regardez le reportage de Nathalie Rougeau et Alix Catherine sur Réunion La 1ère :
Un "deux poids, deux mesures" ?
Et une certaine partie de l’opinion publique condamne ce qui peut s’apparenter à un présumé "deux poids deux mesures" de la part des autorités qui ont montré qu’elles savaient être intransigeantes, par exemple, s’agissant du respect de l’interdiction des pique-niques ou encore des événements familiaux en raison de la situation sanitaire.
Les conspirationnistes, criant à la manipulation et au mensonge d’Etat, avec -bien sûr- "la complicité des médias", défendent la liberté de vivre. Mais c’est vite oublier les 100 000 victimes mortelles du Covid en France et la saturation des services de réanimation dans les hôpitaux...
Le silence des autorités
Certes, le Covid-19 ne devrait signifier rien de plus qu’une bonne grosse grippe pour une bonne partie de la population, mais quid des personnes les plus fragiles, à savoir nos grands-parents ou encore nos proches diminués par la maladie ? Encore que la propagation de variants du coronavirus n'épargne plus systématiquement les plus jeunes et les plus en forme...
Dans le Sud, c’est dans la même insouciance que des partisans d’Extinction Rebellion Réunion, dont le combat pour le développement de pistes cyclables sécurisées est bien sûr louable, ont défilé sans masque, pour ceux en particulier qui étaient à pieds, avant de se rassembler pour une sorte de rave party géante sur le front de mer saint-pierrois…
Là encore, la non-intervention des autorités interpelle, alors que l'événement, prévu et annoncé, aura duré une bonne partie de l'après-midi. Un silence qui pose question.