La centrale thermique Albioma est à l'arrêt, conséquence de la grève de ses agents. La direction de la structure a convoqué des agents grévistes afin de stopper les installations en vue de leur mise en sécurité.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"On n'est pas là pour bloquer les gens"
"Au moment de la grève, on a rendu une installation propre", assure Didier Renambatz, salarié de la centrale Albioma. Il poursuit : "Ce qu'on a fait pour montrer qu'on est des travailleurs mais pas des voyous, en discussion avec la direction, on leur a dit qu'au moindre souci on pourrait rentrer dans la centrale pour mettre en sécurité l'installation, et ne pas provoquer d'avarie sur le réseau d'électricité. On n'est pas là pour bloquer les gens, on est là pour défendre nos droits".
"Nou la pris l'initiative d'être salariés grévistes, et de laisser l'outil de production à la main de la direction. Force est de constater que quand on laisse les outils de production à ces personnes qui sont censées les connaître, la centrale s'arrête", tance quant à lui Teddy Polladou, membre du bureau CGTR-IEG.
Des délestages en cas de pic de consommation
Mais pour l'instant, difficile de prévoir si des coupures de courant seront au programme les prochaines heures ou les prochains jours, puisque c'est EDF qui décide de délestages, en fonction des pics de consommation. Selon Timothée Payet, délégué syndical chez Albioma le Gol, il y aurait aussi "des soucis techniques sur des barrages qui ne tournent pas à plein régime", élevant le risque de délestages. Pour le moment, aucun impact n'est constaté sur le réseau électrique.
"EDF a un panel de moyens de production, et nous on leur vend de l'énergie. Demain si on tombe, de leur côté ils ont des moyens pour gonfler le réseau, même si financièrement, ça a un certain coût pour eux", avance Timothée Payet.
Un travail pénible
S'ils tiennent à cette mobilisation, c'est parce que les agents de la centrale craignent pour leur régime spécial de retraite, puisqu'ils appartiennent au secteur des industries électriques et gazières. Ils souhaitent donc que les spécificités de leur travail - travail 365 jours par an, avec des astreintes et en présence de matières dangereuses - soient reconnues et non gommées par cette réforme.
"Monsieur Macron a balayé 70 ans de création de notre statut. Pour faire de l'électricité il faut faire tourner une centrale, un travail pénible, et il veut repousser l'âge de la retraite. Sur cette centrale, on a deux collègues qui sont morts deux ans après leur départ en retraite, à 64 ans", fait valoir Teddy Polladou.