Américaine, Thaï ou José, la mangue est toujours la star des fruits tropicaux en cette saison estivale. Bonne nouvelle pour les amateurs : la récolte, sans être exceptionnelle, est bien meilleure cette année que les deux précédentes, particulièrement ternes selon la Chambre d'agriculture.
"Elle est normale je dirais, mais les agriculteurs sont déjà contents parce que ça fait deux ans qu'ils n'avaient pas eu de récoltes comme celle-là", observe Théo Saint-Martin, conseiller en arboriculture.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
À Saint-Paul, du côté de Cambaie, Claudy Robert a bien travaillé en tout cas. Depuis trois ans, ce producteur fruitier expérimente un abri bioclimatique pour protéger ses manguiers du vent et de la mouche des fruits.
Des filets de protection efficaces
Sur ses six hectares de mangue américaine, 5 000 m2 ont été équipés avec ces filets financés par le Conseil départemental, sous pilotage de l'Arifel, l'association réunionnaise interprofessionnelle des fruits et légumes. Une première dans l'île.
Et sa récolte semble bien meilleure que chez certains de ses collègues. "Elle a commencé au mois d'octobre, il y a eu trois floraisons cette année" explique l'agriculteur. "En octobre, c’étaient des quantités infimes. Là, j'ai passé le pic de production et dans quinze jours ce sera terminé. Le pic, c'était une tonne jour pendant une semaine" apprécie-t-il.
Rendement dopé
"Cette année il y a eu une grosse floraison mais dans beaucoup de vergers, les fleurs ont brûlé" complète Claudy Robert, satisfait de l'innovation dont il bénéficie, au point de songer à la généraliser sur l'ensemble de l'exploitation. "Il n'y a pas une mangue piquée, et ça règle le problème du vent", constate-t-il. Le rendement est d'autant plus intéressant : 15 à 20 tonnes par hectare, environ 25 % de plus qu'avant la serre.
Agriculture raisonnée
L'abri, qui permet en outre de réduire drastiquement les traitements phytosanitaires, tente fortement un de ses confrères, venu spécialement de Saint-André pour voir une structure qui plus est conforme aux préceptes d'une agriculture raisonnée.
"Je vais essayer de faire pareil sur mon exploitation parce qu'on est touchés par la mouche des fruits, la cochenille, et la récolte n'a pas été très bonne cette année", regrette Cédric Agenor. Peut-être pour l'an prochain ?
En attendant, les Réunionnais peuvent encore profiter de la "pêche tropicale" pendant encore quelques semaines, négociée entre 8 et 10 euros le kilo sur les étals.