Accident mortel de Boucan Canot : le chauffard placé en détention provisoire

Le conducteur mis en cause dans l’accident mortel de vendredi dernier à Boucan Canot a été placé en détention provisoire, ce mardi 18 août, dans l’après-midi. Il avait été mis en examen pour homicide et blessures involontaires avec des circonstances aggravantes.
C’est en pleurs qu’il s’est présenté devant la juge des libertés et de la détention. Le conducteur mis en cause dans l’accident de vendredi dernier à Boucan Canot a été placé en détention provisoire, ce mardi 18 août, dans l’après-midi. Il avait déjà été mis en examen pour homicide et blessures involontaires avec des circonstances aggravantes, mais demandait un délai avant de passer devant la juge des libertés et de la détention. 

L’homme conduisait une Audi Q7 à vive allure lors qu’il est sorti de sa voie pour percuter une Renault Twingo qui circulait dans l’autre sens. Il avait en effet un fort taux d’alcool dans le sang. Le jeune homme de 29 ans au volant de la Twingo n’a pas survécu.
 

Pleurs et détresse

Cet après-midi, l’homme de 46 ans a lu sa lettre dans laquelle il a décrit toute sa détresse. Il veut faire face à ses responsabilités car rien, dit-il, ne peut excuser ce qu’il s’est passé vendredi dernier. Il ne "peut pas revenir en arrière", déclare-t-il, mais il imagine aisément "l’immense tristesse de la famille de la victime". Il souhaite qu’on lui donne "les moyens de rembourser les victimes", cela veut dire qu’il veut éviter la prison, afin de pouvoir continuer à travailler.
 

Trois condamnations pour conduite en état alcoolique

Le procureur Eric Tufféry a pris la parole pour lui rappeler qu’il n’en était pas à son premier coup d’essai. Le quadragénaire a déjà été condamné trois fois pour conduite en état alcoolique avec même un permis probatoire en 2017.

Pour Eric Tufféry, "nous ne sommes pas là pour pardonner et nous ne sommes pas certain qu’il n’y aura pas un cinquième passage à l’acte". "Un jeune homme de 29 ans a perdu brutalement la vie par votre faute le vendredi 14 août à 18 heure", ajoute le procureur qui se prononce pour une détention provisoire pour éviter tout risque de réitération.
 

"Une solution alternative à la détention"

Pour son avocate, les faits sont graves, mais elle demande "une solution alternative à la détention". Me Emmanuelle Choukroun-Hermann estime que les faits sont "indiscutables".

Si le taux d’alcoolémie de l’agent immobilier est incontestable, voire honteux, elle balaie d’un revers de main le risque de réitération. "Mon client n’est pas un chien galeux, il est bien inséré socialement. Il veut être présent pour sa fille de 7 ans. Certes, il a brisé une vie de famille, mais la sienne est également brisée", tente-t-elle de convaincre Patricia Bertrand, la juge des libertés et de la détention, à qui elle demande l’indulgence, malgré la gravité des faits. Elle propose une mesure de relogement du mis en cause chez ses parents, des retraités de la police nationale.

La juge des libertés et de la détention veut éviter toute pression sur les témoins et le risque de renouvellement de l’infraction. Elle a suivi les préconisations du procureur. Elle veut entendre d’abord la passagère de la Twingo et n’exclut pas, par la suite, un placement sous surveillance électronique.