Des barrages flottants pour protéger les milieux aquatiques des espèces exotiques envahissantes

Démonstration de barrages flottants contre les espèces exotiques envahissantes aquatiques sur les berges de la ravine de l’Hermitage.
Des barrages flottants pour contrôler contre les espèces exotiques envahissantes et protéger le milieu aquatique, tel était l’objet de la démonstration initiée par le TO ce lundi 6 mai sur les berges de la ravine de l’Hermitage, à Saint-Gilles-les-Bains.

Liane patate, laitue ou la jacinthe d’eau sont des espèces exotiques envahissantes. Présentes en grande quantité à Saint-Gilles, le Territoire de l’Ouest a décidé d’accentuer la lutte contre ces espèces qui envahissent les milieux aquatiques.

Pour la première fois dans l’île, un barrage flottant a été déployé sur les berges de la ravine de l’Hermitage, à Saint-Gilles-les-Bains. Le tout nouveau dispositif vise à protéger la faune et la flore locale en contrôlant les espèces exotiques envahissantes.

 

Un dispositif innovant, déployé pour la 1ère fois

Depuis la berge, des boudins flottants, équipés de "petites de jupes" de 20 centimètres en-dessous du niveau de l’eau, sont déployés. Ils garantissent une liberté de passage au milieu et permettent de maintenir tout de même les espèces envahissantes qui participent à la microfiltration de l’eau.

Les barrages permettent de confiner les plantes, mais aussi de créer des zones de quiétude pour les oiseaux, explique Eric Vitry, du service GEMAPI du Territoire de l’Ouest, gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations.

Démonstration de barrages flottants contre les espèces exotiques envahissantes aquatiques sur les berges de la ravine de l’Hermitage.

 

Préserver la biodiversité des milieux aquatiques

Poules d’eau, hérons striés, aussi appelés butors, viennent se nourrir et nicher sur ces berges. Il s’agit donc de leur permettre de vivre tranquillement dans le milieu, idem pour les poissons. Une faune qui sera donc moins dérangée par les barrages que par l’intervention de l’homme lors des opérations d’enlèvement plus classiques menées jusque-là, précise Eric Vitry.

L’installation des barrages permettra de réduire au passage le coût d’enlèvement de ces espèces pour le Territoire de l’Ouest. Des coûts de plus en plus importants, sur de nombreuses années, précise Eric Vitry.

A l’enjeu économique, s’ajoute l’enjeu de biodiversité, c’est-à-dire de réduire la pression exercée par ces espèces envahissante sur la ravine de l’Hermitage et d’autres milieux de La Réunion. Plusieurs espèces de plantes de berge indigènes sont menacées par ces plantes envahissantes.  

Dans cette ravine, 10 espèces de poissons et de crustacés, dont 6 endémiques, et si on laisse faire les espèces exotiques envahissantes, on recouvre tout, l’eutrophisation, plus d’oxygène, tout meurt.

Jean-Bernard Monier, vice-président du Territoire de l’Ouest à l’eau, l’assainissement et à la GEMAPI

 

La liane patate, ennemie numéro 1

" La liane patate, c’est pour nous l’ennemie numéro 1 aujourd’hui sur la ravine de l’Hermitage, puisqu’elle est hautement envahissante ", explique-t-il, " beaucoup plus que la laitue ou la jacinthe d’eau, et peut représenter une problématique au niveau de la prévention des inondations ". La liane génère en effet des "bouchons de plantes", qui en cas de crue augmentent le risque d’inondation.

Le dispositif devrait être déployé sur la ravine de Saint-Gilles, différemment. Il pourrait être adapté sur des eaux closes, comme la réserve de l’Etang de Saint-Paul ou même la mare à Poule d’eau à Salazie.