Un banal contrôle de gendarmerie à la gare routière de Saint-Paul, jeudi après-midi, a dérapé.
Roman, âgé de 22 ans, atteint du trouble du spectre de l'autisme, attendait tranquillement son bus assis sur un banc quand un militaire et son chien se sont approchés. Le molosse reniflant la sacoche du jeune homme, le maître-chien aurait tenté de s'en saisir, sans lui adresser la parole.
Est-ce l'interprétation d'un geste ?
Ce bref instant provoque une crise de panique chez Roman. II se lève et prend la fuite. Les cinq gendarmes l'interceptent, le plaquent au sol et le menottent. A priori, jusqu'à ce moment personne ne lui a adressé la parole. Au sol, le jeune homme, qui ne comprend pas répète : "Qu'est-ce que vous me faites, qu'est-ce qui arrive", explique sa mère.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Un manque de psychologie et de formation ?
Les parents de Roman ont décidé de partager la mésaventure de leur fils pour alerter l'opinion publique sur les difficultés auxquelles sont confrontés les autistes dans leur vie comme l'explique sa mère : "Je suis triste, en colère, mais aussi désolée. Cet incident met en exergue la méconnaissance des forces de l'ordre face à une personne handicapée. Je respecte leur travail, mais il y a un déficit de formation. Mon enfant est hyposensible. Il ne réagit pas ou très peu aux stimulus extérieurs. Pour qu'il soit pris de panique, il y a eu un incident déclencheur. Il s'est senti menacé."
Roman, malgré son trouble autistique, est intégré. Il travaille. Il prend le bus tous les jours pour se rendre et revenir de son travail. Il a été ausculté par un médecin, jeudi en fin de journée, qui a constaté des blessures. Une ITT a été prescrite.
De son côté, la gendarmerie explique avoir pris contact avec l’association qui accompagne Roman dans le but d’être plus compréhensive avec des personnes autistes lors de futurs contrôles.