Après un éboulement sur la canalisation des Orangers à Mafate, le sentier est fermé depuis dimanche. Des travaux vont être effectués pour une réouverture, peut-être, la semaine prochaine. En attendant, les habitants de Roche-Plate sont plus que jamais isolés.
Combien de temps va durer la fermeture du sentier de la canalisation des Orangers ? Dimanche dernier, un éboulement s’est produit juste avant la cascade, dans un secteur où la paroi rocheuse est déjà fragilisée. Depuis, le sentier est interdit par arrêté préfectoral. Ce matin, une inspection de la falaise a eu lieu par le BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières.
Vers une réouverture semaine prochaine ?
"Ce n’est pas grave, mais il y a des travaux à faire pour rouvrir le sentier, explique Nicolas Miramond, responsable du service risques naturels à l'Office National des Forêts. Une entreprise devrait intervenir la semaine prochaine pour déblayer la zone, retirer les roches, effectuer des purges, et ensuite on verra l’état du sentier". Actuellement quatre à cinq mètres cube de roches sont tombés sur le sentier, sur environ cinq mètres.
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Si les dégâts sur le sentier ne sont pas trop importants, "une main courante et des panneaux de signalisation pourraient alors être installés" pour permettre une "réouverture rapide dès la semaine prochaine", précise Nicolas Miramond, responsable du service risques naturels à l'Office National des Forêts. "Par la suite, de plus gros travaux seront surement à effectuer".
Trois sentiers d’accès à Roche-Plate sont fermés
En attendant, il ne faut surtout pas emprunter le sentier reste dangereux et interdit. De quoi bouleverser le quotidien des habitants de Roche-Plate, de plus en plus isolés. La fermeture du sentier de la canalisation des Orangers s’ajoute à celle du sentier de la Brèche au Maïdo en novembre, et à celle de la piste de la Rivière des Galets jusqu’à fin avril.
Désormais, les seules portes d’entrée et de sortie de Roche-Plate sont le Taïbit pour rejoindre Cilaos et le Col des Bœufs pour rejoindre Salazie, à plus de sept heures de marche. Une situation intenable pour les Mafatais de Roche-Plate qui ont pour habitude de se rendre sur la côte ouest de l’île, au Port et à la Possession, pour s’approvisionner.
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Roche-Plate tourné vers l’Ouest pour l’approvisionnement et les écoles
De plus, les adolescents de Roche-Plate sont aussi scolarisés dans l’Ouest. Les collégiens ne peuvent plus rentrer chez eux le week-end. "J’ai une fille au collège en bas, mais avec la fermeture du Maïdo c’est difficile pour elle de remonter ici depuis novembre, explique Marie-Hélène Libelle, habitante de Roche-Plate. Maintenant que la canalisation est fermée, je ne sais pas comment on va faire. Même nous, on ne peut plus descendre. Nous sommes complètement isolés".
Des gîtes désespérément vides
En novembre dernier déjà, le sentier de la Brèche, très emprunté par les habitants de Roche-Plate, avait été fermé suite aux incendies. Depuis, des études du BRGM sont en cours car la paroi rocheuse est fragilisée et le sentier n’est pas prêt de rouvrir pour le moment.
Dans un des gîtes de Roche-Plate, situé au pied du Maïdo, l’espoir de voir se remplir les 25 couchages s’amenuise de jour en jour. "C’est un gros souci, se désespère Judex Thomas, gîteur. Après la fermeture du sentier du Maïdo, celui de la canalisation était le plus emprunté pour venir ici. La situation devient dramatique".
L’école sous un chapiteau depuis novembre
La paroi rocheuse du Maïdo surplombe l’îlet de Roche-Plate. Sa fragilisation a aussi entrainé l’évacuation de plusieurs bâtiments par mesures de précaution : un gite, les bureaux de l’Office National des Forêts, ou encore l’école. Depuis, les élèves ont cours sous un chapiteau qui ne peut accueillir tout le monde. "Les maternelles ont cours le matin, et les plus grands l’après-midi", explique un Pierre-Paul Robert, parent d'élèves à Roche Plate.
Une situation qui dure depuis l’incendie en novembre dernier. Depuis cette date aussi, les habitants ne captent plus la télévision. "Parfois, les après-midi sont très longs", confie un habitant qui comme d’autres, se sent abandonné par les autorités.